Christophe Wojcik revient sur les lieux du « crime »
Publié le 31/03/2023
En dédicaçant son premier roman – Le Portable – au festival Quais du Polar ce week-end, l’auteur retrouve une ville dont il connait à la fois le territoire et les hommes. Au point de faire de Lyon le théâtre d’une partie de son ouvrage.
« En gros, le narrateur fait le mort… littéralement », sourit Christophe Wojcik de sa phrase bien sentie. Cette fine saillie résume en quelques mots les aventures de Léo-Paul, héros de son premier roman, Le Portable.
Quadra célibataire et rentier parisien, notre homme se retrouve avec le cadavre d’un inconnu sur les bras qui lui cède son téléphone au moment de décéder. S’ennuyant un peu dans la vie, une idée folle lui vient à l’esprit : « Il est mort mais ne peut pas être totalement éteint puisque son portable est encore allumé », détaille l’auteur.
Ni une, ni deux, Léo-Paul explique à l’entourage – et en lieu et place du défunt – qu’il a décidé de prendre ses distances et ne communiquera plus que par messages. L’aventure policière d’élucidation du crime se double d’une aventure sentimentale quand notre homme se rapproche de la veuve qui s’ignore. Le tout avec le ton d’une brève comédie ciselée pour se dévorer d’une traite.
La vie après la mort
Nul hasard au fait que Paris puis Lyon – de la Croix-Rousse au parc de la Tête d’Or en passant par la Duchère – soient le théâtre de ce roman. « Ce sont des villes avec une dimension suffisamment cosmopolite pour pouvoir puiser une infinité de lieux, de situations et de personnages », explique Christophe Wojcik qui y a travaillé en sa qualité de collaborateur d’élu. Les plus férus relèveront même que Caluire est citée… par celui qui fut le directeur de cabinet du député-maire Philippe Cochet de 2008 à 2014. « Lyon est un terrain de jeu qui me plait beaucoup, reconnait-il. Cette ville dont je connais bien le territoire et les hommes est propice à la narration ».
Mais la vraie aventure, pour cet homme de l’ombre, c’est de passer à la lumière avec l’édition d’un premier roman aux prestigieuses Éditions Héloïse d’Ormesson. Il y avait certes eu auparavant la publication intimiste de L’Ombre des nains, une drôle de fable politique inspirée par son univers professionnel. Mais là, c’est enfin en son nom, et non pour le compte de quelqu’un d’autre, que Christophe Wojcik peut – comme il l’aime tant – humer, scruter, décortiquer, malmener parfois un peu les mots, toujours en les respectant. Et ce n’est peut-être qu’un début. Il possède deux autres manuscrits en stock. Toujours autour de la mort et la vie après la mort.
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