Place Gabriel-Peri : un bouquet de solutions à dix millions

Publié le 30/01/2023

Pas de démolition du Clip, trop coûteuse, pas de déplacement de la station de tramway, pas de piétonnisation des rues Paul-Bert et de Marseille : ceux qui attendaient un grand soir pour la Guillotière en seront pour leurs frais. La Métropole a présenté une série de mesures moins visibles de prime abord.

Démolir ou pas le Clip ? C’était LA question urbanistique face aux maux dont souffrent la place Gabriel-Peri et ses alentours à la Guillotière. Et bien la réponse est non. Trop long et trop couteux aux yeux de Bruno Bernard, le président de la Métropole. L’édifice – qui concentre les critiques depuis l’origine – compte plus de quatre cents copropriétaires. Une démolition couterait plus de 50 millions d’euros et pourrait prendre dix ans le temps de racheter chaque lot.

La collectivité se rabat donc sur une meilleure intégration du bâtiment à son environnement. La réhabilitation des façades devrait être entreprise à l’issue de la procédure judiciaire liée aux malfaçons. La grande ambition nourrie par la majorité est d’animer le rez-de-chaussée et la place avec l’installation d’un équipement public… au cours du prochain mandat.

Préemptions et réhabilitations

Côté logement, 24 immeubles sont actuellement suivis dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne. Des déclarations d’utilité publique permettant de contraindre les propriétaires à faire des travaux et pouvant mener à des expropriations en cas de refus pourraient voir le jour cette année.

Huit millions d’euros ont également été consacrés à des préemptions en 2022, permettant de mettre 38 logements sur le marché. Les immeubles à l’arrière du petit Clip, abandonnés depuis quelques années, vont être confiés à Grand Lyon Habitat pour réhabilitation afin de créer 22 logements en bail réel solidaire et quatre locaux commerciaux. Objectif urbain : donner un nouveau souffle à la place Ballanche littéralement enfermée par le Clip.

Autre particularité : la vingtaine de bailleurs sociaux qui ont des biens dans le quartier mais pas forcément la présence de proximité nécessaire faute d’être très investis localement. La Métropole a mis en place une coopération inter bailleurs afin d’y remédier et permettre de meilleures réponses aux locataires en matière de sécurité ou de propreté.

Côté commerces, 6 millions d’euros sont prévus pour des préemptions d’ici la fin du mandat pour en garantir la diversité.

Végétalisation et sécurisation

Enfin, le réaménagement de l’espace public doit s’effectuer en deux temps. D’ici l’an prochain, la traversée piétonne du cours Gambetta doit être facilitée tandis que l’artère sera végétalisée avec la suppression du stationnement entre les places Raspail et Péri. La petite placette devant la poste sera requalifiée. Cela peut sembler modeste globalement.

Côté piétonnisation, elle n’est prévue ni rue de Marseille, ni rue Paul-Bert. Cette dernière va néanmoins être réaménagée et même coupée à la circulation auto sur un court secteur afin d’empêcher le trafic de transit en direction de la Part-Dieu et de ne laisser que le trafic local. Les trottoirs étant par ailleurs élargis.

A moyen terme, le quai de tramway devrait être allongé de 10 mètres pour accueillir les nouveaux trams et le passage de la Voie lyonnaise n°12 devrait reconfigurer la circulation cours Gambetta.

Au total, la Métropole chiffre son investissement à plus de dix millions d’euros d’ici 2026.