Payre veut rétablir la confiance avec les promoteurs

Publié le 10/02/2022

Le vice-président à l’Habitat réagissait mercredi soir à la présentation du bilan 2021 de la promotion immobilière de la région lyonnaise.

Pas de rebond pour l’immobilier neuf lyonnais. Après 2020 marquée par ses deux confinements, 2021 n’aura pas franchement été meilleure, avec 3083 réservations sur la métropole, contre 2967 un an plus tôt. Le recul par rapport à 2019, année de référence, est net : -31,6%. Tout un symbole : Villeurbanne a dépassé Lyon dans les mises en vente (677 logements contre 548). Ces chiffres ont été présentés ce mercredi par la Fédération des promoteurs immobilier (FPI).

Une envolée des prix à partir de 2016

Effet de cette pénurie, les prix continuent de monter dans l’agglomération : 5262 euros le m2 (+12% par rapport à 2019). A Lyon, acheter dans le neuf coûte en moyenne 6146 euros le m2. Pour les professionnels, la pénurie est directement responsable de la hausse des prix : Eric Verrax, président du Cécim (observatoire des prix), souligne que ceux-ci suivaient jusqu’en 2016 l’évolution de l’inflation et du pouvoir d’achat quand ils ont connu « une envolée » en 2016 en même temps que le nombre de réservations a commencé à fléchir. Par contraste, la courbe des prix est plus étale dans les extérieurs de l’agglomération où l’offre est suffisante. 1552 réservations y ont été recensées en 2021 (+43% par rapport à 2019). La FPI y voit un risque d’étalement urbain.

Trop de normes ?

En présence de Renaud Payre, vice-président métropolitain à l’habitat, les promoteurs ont alerté des difficultés provoquées par la modification en cours du plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H). « A trop vouloir bien faire au niveau environnemental, on a des opérations qui ne se feront pas », a prévenu Philippe Layec, président de la FPI région lyonnaise. Et de proposer « d’augmenter d’un niveau (la hauteur du bâti, ndlr) quand on augmente le coefficient de pleine terre ». Gérald Fontanel a rappelé que la profession faisait déjà face à la nouvelle réglementation thermique et énergétique (RE2020) et est confrontée à des chartes communales dont celle de la ville de Lyon. La fédération du BTP Rhône a d’ailleurs refusé de la signer. « On pense qu’on ne sait pas encore faire », a affirmé le constructeur.

La charge foncière trop lourde

Si Renaud Payre partage le constat d’une pénurie de biens dans le Grand Lyon, il n’incrimine pas la modification du PLU-H – qui, dit-il, « installe leur volonté de construire » – et préfère dénoncer « la politisation  des permis de construire » qui conduit des maires à refuser de nouveaux programmes. Il vise « deux ou trois communes » qui font carrément obstacle à la construction. De plus, pour lui, la baisse de l’offre n’explique pas à elle seule la hausse des prix. Il cible aussi le poids du coût du foncier. « Vous y contribuez », a-t-il lancé aux professionnels qui consentiraient à acheter trop cher les terrains. Son prédécesseur, Michel le Faou, les accusait aussi « de course à l’échalotte ». Devraient-ils s’entendre collectivement sur une limite acceptable ? « On est dans un marché. Si demain les promoteurs se réunissaient dans une chambre noire, ce serait un scandale », a réagi Philippe Layec.

2023 meilleure que 2022 ?

Malgré ces échanges aigres doux, Renaud Payre espère rétablir « un climat de confiance en 2022 ». En témoignent ces groupes de travail réunis trimestriellement où les promoteurs viennent faire état de blocages, à la suite desquels le vice-président, qui se dit « entièrement dévoué », contacte les maires récalcitrants. L’élu a aussi évoqué l’enveloppe de 10 millions d’euros décidée en 2022 par le Grand Lyon pour accompagner les maires bâtisseurs dans la construction d’équipements publics. Sera-ce suffisant pour inverser la tendance ? 2022 ne devrait pas être meilleure que 2021, Frédéric Marchal, directeur régional de Nexity, s’attendant « à une très mauvaise année ». Renaud Payre a évoqué des lancements à Osterode, Terraillon, Sauvegarde ou Confluence. 2023 devrait être plus riche avec la Saulaie, le Vallon des Hôpitaux et Gratte-Ciel. A plus long terme, le vice-président imagine la libération de terrains militaires, de fonciers de  l’Etat et du Technicentre de la Mulatière, « quasiment une Confluence des années 2030 ».

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