@Piette-Antoine Pluquet
Musée des Tissus : la restauration de l’hôtel Lacroix-Laval
Publié le 22/10/2021
Le chantier de la restauration du plus bel hôtel particulier bat son plein, avant celle de Villeroy et les nouvelles constructions imaginées par Rudy Ricciotti.
Du projet de renaissance du musée des Tissus, a surtout été retenue la nouvelle architecture signée Rudy Ricciotti (à qui on doit notamment le Mucem de Marseille). Un drapé de fines lamelles de verre qui viennent habiller un nouveau bâtiment, rue de la Charité, et l’intérieur du complexe. Mais cette étape du chantier n’a pas encore commencé et les travaux se concentrent sur l’un des deux édifices existants : l’hôtel particulier de Lacroix-Laval, bâti au XVIIIe siècle. Celui que l’on attribue (sans être sûr) à Jacques-Germain Soufflot, l’auteur de l’Hôtel Dieu, est inscrit au titre des Monuments historiques. Il abritait depuis 1925 le musée des arts décoratifs.
Voici un des derniers hôtels particuliers bénéficiant d’un jardin en cœur de cité, avec Villeroy qui fait aussi partie du musée. La restauration est entreprise par le cabinet Archipat, et largement financée par la Région, propriétaire des lieux. « On veut l’ouvrir très largement à la population si l’on veut que le musée vive encore 150 ans », a lancé la directrice général du musée, Esclarmonde Monteil.
La réfection du toit et des façades est le plus avancé, terminée avant Noël. Les briques de terre cuite virent volontairement vers le blond, comme celles du Vieux-Lyon. Les tuiles ont été éclaircies, pour ne pas dépareiller du paysage environnant. « Il n’y avait plus de cheminée, il a fallu faire des études pour retrouver les conduits », raconte Laurent Volay, architecte du patrimoine. Elles serviront à masquer les évacuations d’air. La façade, elle, revêt deux teintes différentes, clair pour l’enduit général, plus foncé pour les encadrement de fenêtres, par un badigeon à la chaux. Laurent Volay vante les matériaux d’époque du bâtiment (bois, pierres, terres) d’origine locale et naturels, « qui traversent les siècles ». Pourra-t-on en dire autant de nos constructions d’aujourd’hui ?
Une certitude : le bâtiment a été profondément remanié au fil du temps, au point que l’on ignore sa physionomie d’origine. Des portes ont été percées puis rebouchées. « Les époques précédentes étaient beaucoup plus interventionnistes que l’on s’autorise à le faire aujourd’hui », observe la directrice. Près de deux cents fenêtres, de qualité médiocre, seront au final remplacées. Elles sont équipées de volets intérieurs, comme c’était d’usage. Au remplacement des menuiseries, les murs sont couverts de bâches et parfois de panneaux isolants pour éviter qu’un choc thermique n’abime les décors. Plusieurs boiseries datent du 18e siècle, d’autres plus récentes. Certaines proviennent d’autres hôtels particuliers, comme rue Puits Gaillot ou rue du Plat, et arrivées au fil du temps. De nombreuses cheminées ont été retrouvées dans les caves et restaurées. Elles masqueront des équipements techniques. Dix-sept balcons forgés provenant du couvent des Grands Carmes des Terreaux sont restaurés.
L’escalier monumental en fer forgé desservait les appartements, que l’on imaginait deux par niveaux. Au sommet, le lustre a été décroché et mis à l’abri. A l’étage, un salon très particulier, serti de dorures et de miroirs. Il paraît qu’un point, au centre de la pièce, permettait de se voir dans chacune des glaces. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Alors que la restauration extérieure est bientôt terminée, il restera à achever les travaux intérieurs, puis à rénover l’hôtel Villeroy, en cœur d’ilot. Rudy Ricciotti fera irruption en 2023, venant bâtir deux nouvelles constructions contemporaines. L’ensemble sera terminé en 2026.
Commentaires
Commentaires sur Musée des Tissus : la restauration de l’hôtel Lacroix-Laval
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Rudy Ricciotti et le MUCEM dont l’enveloppe est de plus haute facture que les expositions trop souvent présentées à l’Interieur. Le ramage ne se rapporte pas au plumage ! A bon lecteur.
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