@ Pierre-Antoine Pluquet

Collomb renonce à l’Anneau des Sciences

Publié le 20/05/2020

Le maire de Lyon qui prévoit « une contraction des investissements » des collectivités locales sacrifie le bouclage du périphérique au profit des transports en commun. Un signe de rapprochement avec David Kimelfeld ? 

Seul candidat à soutenir résolument l’Anneau des Sciences durant sa campagne métropolitaine, Gérard Collomb fait marche arrière. Dans un communiqué de presse, le maire de Lyon affirme que « le bouclage du périphérique ne peut plus être une réalisation envisageable en l’état même si ses finalités demeurent pertinentes ». En cause la crise sanitaire. « Les finances des collectivités locales, en particulier leurs capacités d’autofinancement vont être profondément touchées, avec pour conséquence une contraction de leur investissement », explique l’ex-ministre dans un texte co-signé par Yann Cucherat, tête de liste aux municipales de Lyon, Jean-Luc Fugit et Blandine Brocard, députés, Michèle Vullien, sénatrice, ou encore Nathalie Frier, maire de Saint-Fons, et Roland Crimer, maire de Saint-Genis Laval.

« La priorité aujourd’hui pour notre métropole, c’est le renforcement des transports en commun, plan métro pour l’Est comme pour l’Ouest de notre agglomération (ligne E), la création d’un RER à la lyonnaise », conclut le communiqué. Le projet est reporté sine die : « entre-temps les voitures électriques, biogaz ou même à hydrogène se seront développées, nos habitudes de travail auront sans doute changé ».

Ces déclarations font suite à la prise de position de Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral et soutien de Gérard Collomb, dans Le Progrès de dimanche. Elle affirmait que le projet de bouclage du périphérique n’était « plus pertinent (…) parce qu’on n’en a pas les moyens et que la crise  a changé les choses ». Parmi les alternatives qu’elle met en avant, la montée en puissance du télétravail « pour éviter de saturer les voiries », le fait de « lisser les heures de pointe » et de favoriser les couloirs de bus. L’élue plaide « pour un grand rassemblement » entre Gérard Collomb et David Kimelfeld. Dans l’équipe rapprochée du maire de Lyon, on confirme ce mercredi « un signe d’ouverture et la volonté de faire des compromis pour unir les forces » face à la crise.

Commentaires

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Commentaires sur Collomb renonce à l’Anneau des Sciences

  • Bernard dit :

    Article « Collomb renonce à l’Anneau des Sciences »
    En dehors du très sage abandon du projet, on peut se demander comment le Sytral va tenir le coup :
    Produire le service TC au niveau antérieur à la crise sanitaire coûte environ un million euros par jour.
    La vente des billets et abonnements apporte en temps normal 60 % de cette somme.
    Le reste vient des impôts (le VT – Versement Transport payé par les entreprises de 11 salariés et plus) et des subventions de la Métropole.
    Ces autres apports servent aussi aux investissements de renouvellement et de développement.

    Mais aujourd’hui la clientèle est divisée (pour combien de temps ? ) par 3, après l’avoir été par 10 pendant le confinement, beaucoup d’entreprises sont en difficulté économique et en incapacité de payer le VT, et la Métropole va devoir consacrer des sommes importantes à soutenir le tissu économique défaillant.

    On peut s’attendre à quelques mois ou années « de sang, de labeur, de sueur et de larmes » comme disait Churchill.

  • Client dit :

    Ne pas boucler le « périphérique » lyonnais c’est l’abandon d’une logique routière. Il va falloir assumer.
    L’écologie ne sert que de prétexte.