© Guillaume Perret Lyon

Comment Fontanel reprend ses chantiers

Publié le 23/04/2020

L’entreprise de gros œuvre a fait repartir certains chantiers, comme celui du pôle de loisirs de l’OL, à côté du Groupama Stadium. Norbert Fontanel détaille les précautions prises.

Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, le monde s’est arrêté le 17 mars. Président d’une entreprise de gros œuvre, Norbert Fontanel a presque ressenti un soulagement de stopper toute activité. Depuis quelques jours, il était taraudé par une question : « On va en tuer combien ? ». Une peur qui fait écho au traumatisme de l’amiante, explique-t-il. Il a donc cessé tous ses chantiers, mais a anticipé la reprise. Il a notamment commandé 4000 masques en tissu auprès d’entreprises régionales.

« On va deux fois moins vite »

Cinq semaines plus tard, l’heure est à la rentrée. C’est notamment le cas au pôle des loisirs de l’OL, à côté du Groupama stadium. Un chantier qui a l’avantage d’être horizontal, évitant donc les concentrations. « Le gros œuvre est terminé, on travaille sur la charpente métallique et la couverture » précise-t-il. La moitié des 70 compagnons qui était à pied d’œuvre  avant le 17 mars travaillent à nouveau. « On va deux fois moins vite », estime-t-il.  Quant au surcoût main d’œuvre, il l’évalue à 15%.

Impliqué au sein de la fédération du BTP, il explique les clés de la reprise, sur la base du guide pratique de l’OPPBTP. « On sait faire repartir des chantiers avec moins de 20 personnes », dit-il. Pour ce faire, les journées des compagnons sont repensées. A commencer par leur transport sur les lieux qui se font par véhicule avec deux personnes à bord, le chauffeur et un passager à l’arrière. « Les arrivées sont décalées toutes les dix minutes pour ne pas se croiser dans les vestiaires », poursuit l’entrepreneur. Tous les intervenants sont équipés de gants, lunettes et masques « à changer toutes les quatre heures ». Des exemptions peuvent se produire, quand, par exemple, un ouvrier intervient seul dans un appartement. Sur place, tous doivent se laver les mains toutes les deux heures. A cet effet, plusieurs points d’eau par site sont mis à disposition. Malgré les gants, les prêts de machines sont à éviter. « Quand on peut, on se marque le matériel avec un scotch  de couleur », explique Norbert Fontanel. Pour faire respecter ces règles, un responsable Covid est désigné pour chaque chantier.

En dépit de ces précautions, certaines reprises sont pour l’instant compromises. Norbert Fontanel donne l’exemple d’un gros immeuble à Gerland qui ne dispose que d’une seule cage d’escalier. Trop de personnes s’y croiseraient… L’entrepreneur regrette des arrêtés municipaux encadrant les horaires de travaux, « après 9h et avant 17h, avec une pause entre midi et deux ». Il lance aussi un appel : « Que toute la chaine du bâtiment participe financièrement à l’effort de guerre ». Soit, en amont, les gros fournisseurs, comme Lafarge ou Saint-Gobain, qui pourraient consentir quelques baisses de prix. Et, en aval, les donneurs d’ordres qui accepteraient quelques rallonges.

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