Confluence : le champ pour horizon

Publié le 28/06/2019

Plusieurs opérations sont ou vont être lancées jusqu’à atteindre la pointe sud de la Confluence où les bâtiments n’occuperont que 30% de la surface au sol. 

On avait laissé la Confluence avec l’inauguration d’Ynfluences square, un îlot dense situé au nord de  l’Hôtel de région. Les opérations n’ont depuis pas cessé et c’est Ydeal qui est en voie d’achèvement, livré au 1er trimestre 2020. Ces cinq immeubles poussés par Ogic totalisent 12700 m2. Le plus visible est Arabesk, il ferme l’horizon dégagé par la place nautique et  l’esplanade François-Mitterrand, un édifice dessiné par Clément Vergely et le cabinet Diener & Diener. Une innovation amenée à se répéter dans le quartier : le bâtiment est réversible. Les appartements pourront devenir bureaux et les bureaux devenir appartements. Comme l’explique l’architecte lyonnais, il y a un minimum d’éléments porteurs dans les surfaces intérieures (les poteaux en façade ne sont pas que décoratifs). « Les cloisons légères peuvent être démontées à la demande », explique Clément Vergely. Celui-ci souligne aussi la hauteur sous plafond (3 mètres). Revers de la médaille : « on a perdu un étage ». L’immeuble sera coiffé de panneaux solaires pour une première expérience d’autoconsommation électrique collective. A noter que la résidence comprend des locaux communs dont l’usage reste à préciser. La buanderie, un temps prévu, n’a pas été retenue par les copropriétaires, tandis que la chambre d’hôte semble très appréciée.

A l’arrière, Orangery est un édifice de 1000 m2  en pisé, reposant sur une dalle béton et des socles en pierres. Le matériau a été prélevé sur un chantier de Saint-Quentin Fallavier. Clément Vergely souligne que les murs disposent de 80 cm d’épaisseur au rez-de-chaussée et s’affinent au gré des étages jusqu’à atteindre 40 cm. Comme l’expose Nicolas Meunier, artisan maçon, certains immeubles de la Croix-Rousse, construits aussi en terre, s’élèvent sur cinq niveaux. La prouesse tient ici à la présence d’arches massives.  Pour toutes ces raisons, Ydeal s’est vu décerner la pyramide d’or du bâtiment bas carbone.

Au sud, de futures constructions vont émerger. L’une des halles hébergera une nouvelle école, avec une partie de la cour sur le toit. Plus au sud encore, au côté de H7 (ex-halle Girard dévolue à la French Tech), la halle Caoutchouc sera réhabilitée et occupée par une entreprise lyonnaise en plein développement. Son nom ? Top secret. Encore au sud, une halle plus petite a été, au printemps, la victime d’un incendie. Elle sera reconstruite d’ici à 2021 par l’architecte Thierry Roche qui l’occupera (ainsi que le bureau d’études Siaf). Il reproduira des sheds pour disposer en toiture d’ouvertures au nord (où la lumière est constante) tandis que des panneaux photovoltaïques seront posés sur les versants sud.

La pointe sud de la Confluence est occupée par le cirque et  les forains. Leur relocalisation fait encore débat. C’est en tous cas là que devrait se lover le champ, la partie la moins dense du quartier. Les constructions ne devront pas excéder 30% de la surface au sol. Parcelles privés et espaces publics devraient se fondre par des délimitations discrètes (basses clôtures, reliefs, végétaux…). « Ca s’appelle un champ mais ce sera un bois », relève Bertrand Vignal, architecte paysagiste (agence Base). 1000 arbres sont en voie d’être plantés. Le site, historiquement pollué, expérimente le refertiliser du sol. Plutôt que d’y répendre des terres agricoles, c’est un limon extrait d’un chantier à Montanay qui a été apporté, mélangé à du compost et au substrat de la Confluence. On espère d’ici à un an y voir fleurir bactéries et champignons pour y faire prospérer insectes et vie végétale. Cette expérimentation est menée à plus grande échelle dans une plateforme située à Saint-Fons dans le cadre de l’Appel des 30 de la vallée de la chimie. « L’objectif est de ne plus utiliser des terres agricoles pour les futurs chantiers de la métropole », décrypte Frédéric Segur, chef du service paysage au Grand Lyon.

Enfin le groupe Vicat façonne des chemins de déambulation issus de granulats de ciment. Des matériaux qui n’avaient pas pu être utilisés lors de précédents chantiers, explique Nicolas Brasier, responsable prescription chez Vicat.

Commentaires

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Commentaires sur Confluence : le champ pour horizon

  • Roche dit :

    Pour le projet de la halle qui a brûlée l’architecte est thierry Roche pas Tony Roche. Mais rien de grave…

  • fabien dit :

    Toutes nos excuses. Je trouvais que Tony lui allait bien. Mais soyons précis : c’est Thierry !

  • Jean Luc Pollina dit :

    Le prix à Vaulx en Velin et de moins de 1000/m2

  • Jean Luc Pollina dit :

    Le prix à Vaulx en Velin et de moins de 1000/m2.

  • Place dit :

    Un champ, un bois ? Normal la zone est complétement submersible par la Saône et le Rhône, même endigués et le barrage de Pierre Bénite.

  • JeF Spaeth dit :

    Bonjour,

    Y aura-t-il vraiment, comme sur la 1ère image deux tours de grande hauteur au sud de la presqu’île, de part et d’autre du Cours Charlemagne ? J’ai habité et travaillé à la Défense et à l’usage, je préfère de loin les tours aux barres d’immeubles qui barrent lourdement la vue. Inconvénient, les tours provoquent des turbulences.
    Par contre je trouve que les blocs d’immeubles de la zac 2 manquent d’originalité et font penser au damier des constructions des années 70.

    Merci d’avance.
    Cordialement
    JFS