Mia, la navette autonome au milieu des voitures

Publié le 28/11/2018

Début 2019, la petite soeur de Navly va parcourir le « dernier kilomètre » à partir du terminus du tram T3 afin de desservir les entreprises de la Zac des Gaulnes à Jonage. Et ce, pour une expérimentation de deux ans.

Autant Navly – à la Confluence – est un démonstrateur, autant Mia sera une affaire de praticiens. Car la navette autonome qui attend les autorisations nécessaires pour démarrer début 2019 dans la Zac des Gaulnes à Jonage part d’un besoin pour développer une solution. C’est l’installation d’Eiffage Energie Systèmes dans cette zone d’activités qui a servi de déclencheur. Les salariés de l’entreprise qui avaient pris l’habitude d’aller travailler en transports en commun lorsqu’ils étaient à la Confluence ont constaté avec dépit les centaines de mètres qui séparaient le terminus du tram T3 de leurs locaux. Le fameux « dernier kilomètre » qui peut rebuter des usagers d’emprunter une ligne forte de transports en commun.

Déjà à l’origine d’un parking intelligent à L’Arbresle informant des places libres ou du couloir de bus dynamique dans le 3e arrondissement matérialisé à l’approche d’un véhicule, l’entreprise a planché sur les « briques technologiques » détectant la future navette autonome pour modifier la programmation des feux des deux carrefours traversés afin d’insérer Mia (Mobilité intelligente & autonome) dans le trafic. Outre l’opérateur, Berthelet, la Serl – en charge de la Zac -, le Sytral et la Métropole de Lyon qui a réalisé les aménagements routiers (180 000 euros), l’expérimentation est soutenue par RTE et Veolia dont les salariés sont également intéressés. Le coût d’exploitation pour deux ans s’élève à 480 000 euros.

Cinq minutes contre une demi-heure

Ce sera la première expérimentation aussi longue au milieu du trafic. A la Confluence, Navly n’est « confrontée » à aucun véhicule. Quant au test en cours à Rouen avec des voitures autonomes, il doit s’arrêter fin 2019. La navette de 15 places sort de chez Navya comme sur le quai Rambaud ou à Dunkerque. Dans le nord, sur le site de Total, également opéré par Berthelet, 30 000 personnes ont utilisé le véhicule en 9 mois. Là-bas comme ailleurs, il y a obligation d’avoir à l’intérieur un agent de bord, même s’il ne conduit pas. L’évolution de la législation en la matière avec un poste de supervision central pourrait faire baisser le coût d’exploitation de 35 à 40 %.

Dans la Zac des Gaulnes, 1 500 salariés sont potentiellement concernés. Sachant que 15   % d’entre eux vont travailler sans voiture. A raison de 40 à 50 allers-retours par jour, 600 personnes peuvent être transportées. Avec un gain de temps certain. Grâce à la vitesse commerciale prévue de 17 km/h, il faudra cinq minutes pour parcourir les 1,2 km du circuit (6 arrêts) contre environ une demi-heure à pied. Reste à voir si ça va prendre.

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