TCL : le Sytral assume la hausse du prix du ticket

Publié le 02/02/2018

Au 1er mars, le ticket à l’unité passera de 2 à 2,20 euros. Une augmentation que la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda, a justifiée. Non sans grincement de dents…

Il n’y a pas que le gaz et l’essence qui augmentent. Le ticket à l’unité des TCL va progresser lui aussi au 1er mars 2018, passant de 2 à 2,20 euros pour qui l’achèterait à bord. Au guichet, le billet  augmentera de 1,80 à 1,90 euro, le carnet de dix se renchérira de 16,60 à 16,90 euros et l’abonnement City Pass va bondir de 60,10 euros à 60,50 euros.

« Prêts à payer plus »

Ce vendredi, à l’occasion d’un comité syndical, la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda, a défendu cette politique tarifaire, faisant valoir que les voyageurs paient moins de 30% du coût réel du transport qui s’élève, en moyenne à 3,16 euros*. « Que demandent les usagers ? Un réseau performant et équilibré. Ils sont prêts à payer plus pour un service de qualité, ambitieux », a-t-elle assuré. Selon le Sytral, 78% du trafic est constitué d’abonnés, et 90% d’entre eux ne s’acquittent pas du plein tarif, bénéficiant notamment d’une prise en charge de leur employeur.

Qui a levé la main ?

Ces arguments n’ont pas convaincu tous les élus, et l’ambiance a été par moments électrique. « A l’époque,le prix avait été mis à deux euros pour ne pas rendre la monnaie », a rappelé avec malice Philippe Cochet (LR) qui a fait l’inventaire des augmentations : CSG, gaz, carburant, timbres, tabac… Il a insisté sur la hausse du forfait post-stationnement à Lyon (60 euros en hypercentre). « On perd au grattage et on perd au tirage », a-t-il grincé. Une hausse que le Caluirard a mise en balance avec la baisse de 3% de la dotation de la Métropole en 2018 pour les transports publics. « Le ticket de l’unité doit être un produit d’appel. Plus il augmente, moins il est attractif », a abondé Stéphane Guilland (LR). Et de haranguer ses collègues en demandant à ceux qui avaient pris les transports en commun pour venir au comité syndical de lever la main. Quelques mains timides se sont dressées, des élus ont subitement regardé leurs chaussures, d’autres encore ont étanché leur soif. Le Sytral n’avait jamais connu cela.

Une réflexion est en cours pour renouveler la politique de billettique, avec le paiement par smartphone. Des tarifs établis par classes d’âge seraient aussi à l’étude, adossés à une gamme solidaire prenant en compte les revenus des ménages. Un changement qui remplacerait les tarifs par statuts (étudiants, RSA…). L’un des objectifs : réduire les files d’attente en agence.

 

* Le prix moyen d’un déplacement s’établit selon le Sytral à 0,84 euros (abonnements compris).

Commentaires

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Commentaires sur TCL : le Sytral assume la hausse du prix du ticket

  • MCP dit :

    Si le SYTRAL voulait vraiment être performant, il appliquerait les bonnes pratiques et le fonctionnement du réseau de transport de MUNICH (MVV München).
    A taille d’agglomération égale, leur réseau est HYPER PERFORMANT ET MOINS CHER.
    Des métros qui tournent jusqu’à 1h du matin en semaine et 2h le WE, des S-Bahn=RER qui tournent jusqu’à minuit. D
    es fréquences de passages réellement fréquentes.
    Des affichages d’horaires et de trafic en temps réels qui sont justes, « à la minute près ».
    Enfin, des tarifs adaptés à chaque type de déplacement et d’usage.
    Voilà ce qui incitent toutes les CSP, les familles, les retraités à prendre les transports en commun: le confort d’utilisation.
    Lyon incite les lyonnais à utiliser les TCL par contrainte (réductions des parkings, amendes) et non pas par praticité.
    Là est le problème!
    Comment voulez-vous prendre le bus ou le métro quand les horaires de passage affichent « toutes les 5 à 10 minutes »?? Allez prendre un train avec une telle précision!
    La fiabilité et la facilité d’utilisation des transports en commun fait partie inhérente de la croissance économique d’une métropole.
    La société MVV München est tellement performante et satisfaisante que de vraies métropoles comme Singapour viennent prendre exemple sur elle pour s’améliorer.
    A quand une visite du Sytral à Munich??

  • BG dit :

    c’est du racket…. ni plus ni moins….
    petite précision : l’abonnement city pass à 60.10 (60.50€) n’est plus dispo à la vente… le vrai coût c’est 63.20€ et là on a pas le montant de l’augmentation…. et dire qu’on en paye que la moitié c’est encore un mensonge… car seule les grosses entreprises prennent en charge une partie du transport….
    et l’attitude des contrôleurs….. contrôle aux faciès…. et quand ils n’ont pas fait leur chiffre…. ils foncent sur des proies faciles….
    que madame Bouzerda prennt un peu ses bus et ses metro mais pas qu’une fois à 15h…. non au quotidien on verra si elle est contente des services / au prix exhorbitant

  • Adhoc dit :

    A 2€ le chauffeur/se ne rendait pas de monnaie. Maintenant la caisse va être un tentation pour la racaille.

  • HarryB dit :

    Dans sa documentation très bien faite sur l’évolution tarifaire depuis 2001, le Sytral indique une évolution du coût de la vie de 25% sur la période (15 ans). Un chiffre manque malgré tout dans tous ces tableaux : celui de l’évolution du prix du ticket standard. Après quelques recherches ce prix était de 8F (1,22€) en 1997. En passant à 1,90€ nous obtenons une hausse de 64% sur une période de 20 ans.
    Je vous laisse réfléchir la dessus.

  • Bernard G. dit :

    Bonjour @MCP

    Pour avoir un Sytral aussi performant et pouvoir appliquer les « recettes » du réseau de transports MVV de Munich, il faudrait que Lyon soit aussi « pétée de thunes » que Munich.
    Or, elle est est moitié moins riche.
    De plus l’Allemagne est un pays décentralisé où une plus grande part des recettes fiscales restent sur place, au lieu de monter au Ministère national .

    Le Maire de Munich gère directement un budget peut être cinq fois plus élevé par habitant que le Président de la Métropole et les Maires des communes qui la composent tous ensemble.

    Munich est une capitale, la Capitale d’un land riche. Jusqu’à la réunification des deux Allemagnes elle était la deuxième ville du pays, à peine dépassée par Hambourg.
    Rien à voir avec l’écrasante position dominatrice de Paris face la province.

    Bref, ce n’est pas tout d’aller observer que le voisin – qui a une femme et deux gosses comme vous même – roule en Mercedes haut de gamme alors que vous êtes en Clio. Sans l’argent pour y faire, vous n’y arriverez pas.