Déclassement de l’A6/A7 : 3 étapes d’ici à 2030

Publié le 31/01/2017

Suite au déclassement de l’autoroute A6/A7 entre Limonest et Pierre-Bénite, la Métropole a fait connaitre ses intentions ce lundi. La transformation de l’autoroute en boulevard urbain se fera en trois temps, d’ici à 2030. 

« Traiter tous les points noirs que nous avons dans l’agglomération». Au moment de lancer le débat ce lundi en commission générale de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb a pris soin de ne pas froisser les maires de l’Est lyonnais, très réservés sur un projet qui présente un risque de report de circulations sur l’A46 sud (Rocade Est). Le président du Lyon ne s’est donc pas plus étendu sur le bouchon de Fourvière, que ceux de Ternay, du Nœud des Iles, de Manissieux ou de Limonest. Voulant donner le sentiment d’une réponse globale  en plaidant pour un contournement autoroutier via Saint-Exupéry. Pour ce faire, une liaison reste à réaliser entre l’A46 sud (Rocade Est) et l’A432 qui borde l’aéroport ; laquelle peut prendre la forme d’un nouveau barreau routier ou d’un shunt pour traiter le carrefour avec l’A43 (Lyon/Chambéry), à Manissieux.

Trois temporalités ont été précisées sur les conséquences du déclassement sur l’actuelle A6/A7 et sa transformation progressive en boulevard urbain.

Horizon 2020

Sont prévus la baisse des vitesses, la réduction de la largeur des voies, le changement de mobilier urbain. Le trafic des poids lourds est totalement interdit de Limonest à Pierre-Bénite.

Des couloirs de bus viennent se loger sur les bandes arrêt d’urgence, au sud de Pierre-Bénite à la Confluence, au nord entre Limonest et le Pérollier (Ecully). Depuis le nord, ces lignes de bus convergent vers la gare de Vaise pour une connexion avec le métro D. A ce stade, deux arrêts sont imaginés au niveau du lycée agricole de Dardilly et à la Source. Mais la concertation ne fait que commencer… Une des trois voies automobiles pourrait être réservée au covoiturage.

En Presqu’île, l’aménagement de couloirs de bus est plus difficile, mais une voie pourrait être réservée aux TCL, aux taxis et au covoiturage. Une bande cyclable est possible.

Horizon 2025

A cette échéance, le métro B est prolongé jusqu’aux hôpitaux Sud. Le contournement autoroutier vers l’est par l’A432 (Saint-Exupéry) est facilité par le passage de 2×3 voies de l’A46 sud (Rocade Est) et sa liaison vers un nouveau barreau autoroutier ou, a minima, d’un shunt de Manissieux fluidifiant le trafic via l’A43 (Lyon/Chambéry). 80 000 véhicules/jour sont attendus sous Fourvière, contre 115 000 aujourd’hui. La séparation entre le quai Perrache et l’autoroute au niveau de la Confluence est supprimée, « la reconquête est plus complète».

Horizon 2030

A la faveur de la réalisation de l’Anneau des Sciences et donc du bouclage du périphérique, le trafic sous Fourvière est censé baisser à 50 000 véhicules/jour. L’autopont de la Mulatière disparait, des carrefours à feux permettent des échanges entre le nouveau boulevard urbain et la Confluence. De part et d’autre du centre d’échange de Perrache, des places (même routières) peuvent être aménagées.

Ces projections supposent le financement par l’Etat d’aménagements nécessaires au contournement autoroutier, et celui par la Métropole de l’Anneau des Sciences. Elles ne tiennent pas compte de l’éventuel branchement de l’A45 Lyon/Saint-Etienne sur Pierre-Bénite. L’instauration d’un péage de transit, entre Anse et Ternay, n’est pas précisée.

Les réactions des élus métropolitains n’ont pas manqué. A droite, François-Noël Buffet, maire d’Oullins, s’est interrogé sur le risque de report de circulations sur les axes secondaires. Gilles Gascon, maire de Saint-Priest, a fait part « d’énormes soucis» à voir un surcroit de trafic s’ajouter à la Rocade Est, qui subit déjà des « murs de camions». Yves-Marie Uhlrich, maire d’Ecully, a jugé que « le calendrier n’est pas le bon», exigeant au préalable la réalisation de l’Anneau des Sciences et du contournement ouest de Lyon par autoroute. Stéphane Guilland s’est demandé si la Métropole allait proposer la gratuité de l’A432 pour inciter le transit à s’y reporter.

A gauche,  Thérèse Rabatel (divers gauche) a plaidé pour l’instauration de vignettes multimodales (auto/TCL) « sinon les voitures (de transit, ndlr) iront vers le gratuit», soit le passage en centre-ville, sur le périphérique ou la Rocade Est. Pierre Hémon (EELV) a soutenu l’abandon des projets Anneau des Sciences et contournement autoroutier. S’appuyant sur l’exemple de Séoul qui a déclassé 6 km de viaduc autoroutier sans nouvelle infrastructure. Gilbert-Luc Devinaz (PS) a souligné l’importance de faire respecter l’interdiction des poids lourds à emprunter Fourvière. Le bon mot de la soirée lui revient, lorsqu’il a lancé à Gérard Collomb : « Vous avez fait du point d’arrivée (le déclassement, ndlr) le point de départ. Mais le chemin demeure tout aussi long».

Commentaires

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Commentaires sur Déclassement de l’A6/A7 : 3 étapes d’ici à 2030

  • Robert dit :

    J’étais jeune les Lyonnais manifestait contre cet horrible chose du centre d’échange de Perrache appelé alors le mur de la honte
    Des centaines d’arbres sont abattus sur ce que l’on appelait le cours de Verdun poumon vert de l’agglomération lyonnaise
    À réfléchir

  • Marteau dit :

    Je me demande si les elus ont un cerveau en etat de fonctionner… Ils font tout à l’envers, on declasse, et ensuite on trouve une solution, on n’a pas de financement et on va faire passer le traffic à l’est, qui sera bientot le centre de Lyon, d’ici 20 ans, et on aura à nouveau le meme probleme: une autoroute en plein centre ville… Bref, Mr Colomb il est temps de prendre votre retraite, vous etes has been … la solution: l’A432 , gratuit et grand contournement . Je pense que NDL n’ pas servi de leçon à nos chers elus…. la rocade est est deja saturé, rempli de camion… Bref, n’importe quoi …

  • sorien dit :

    Si on supprime le bunker (centre d’échange de Perrache) on met où tous le système de transports ?
    Métro, tramway et surtout autocars, trolleys, bus. Le bunker est fonctionnel sinon esthétique.
    Imaginons le cour de Verdun d’avant 60 avec tous ces fluides, ce serait une place comme celle de Tahrir au Caire… !

  • Bernard dit :

    Article du 31 Janvier 2017 : « Déclassement de l’A6/A7 : 3 étapes d’ici à 2030 »

    Bonjour @Sorien, répondiez-vous au message de Robert, datant de Janvier 2018 ?

    Les élus décideurs et l’article de Nouveau Lyon n’évoquent pas la suppression du bunker, et il ne sera probablement pas détruit avant plusieurs décennies.

    Mais si on part juste de votre question : « on met où tous le système de transports ? Métro, tramway et surtout autocars, trolleys, bus », je vous demanderais en retour à QUOI sert alors tout ce qu’il y a au dessous des stations trams et métro, et tout ce qu’il y a au dessus de la gare routière ?

    Essentiellement à faire passer sans coupure un flot énorme de camions et voitures en centre ville, et à en garer une petite partie.
    Pour les transports en commun un bâtiment de UN étage aurait suffi, pour les jardins en terrasse, pas besoin non plus de couler autant de béton.

    Donc en plus d’être inesthétique, le bunker n’est même pas vraiment fonctionnel – sauf dans la logique pradelienne pro-auto-en-ville caractéristique des années 70.

  • Bernard dit :

    Article du 31 Janvier 2017 : « Déclassement de l’A6/A7 : 3 étapes d’ici à 2030 » (rubrique Transport / Routes)

    Bonjour @Sorien, répondiez-vous au message de Robert, datant de Janvier 2018 ?

    Les élus décideurs et l’article de Nouveau Lyon n’évoquent pas la suppression du bunker, et il ne sera probablement pas détruit avant plusieurs décennies.

    Mais si on part juste de votre question : « on met où tous le système de transports ? Métro, tramway et surtout autocars, trolleys, bus », je vous demanderais en retour à QUOI sert alors tout ce qu’il y a au dessous des stations trams et métro, et tout ce qu’il y a au dessus de la gare routière ?

    Essentiellement à faire passer sans coupure un flot énorme de camions et voitures en centre ville, et à en garer une petite partie.
    Pour les transports en commun un bâtiment de UN étage aurait suffi, pour les jardins en terrasse, pas besoin non plus de couler autant de béton.

    Donc en plus d’être inesthétique, le bunker n’est même pas vraiment fonctionnel – sauf dans la logique pradelienne pro-auto-en-ville caractéristique des années 70.