Marché immobilier à Lyon : les prix ont déjà baissé
Publié le 19/01/2023
Avec la hausse des taux de crédit, un retournement est à l’œuvre et les prix commencent à baisser à Lyon intramuros. Premiers touchés : les biens estampillés F et G.
-1,6% sur un an : c’est l’évolution des prix médians des appartements anciens à Lyon intramuros (4975 euros le mètre carré), selon les dernières statistiques de la Fnaim, rendues publiques ce jeudi. Dans le Rhône, le marché résiste un peu mieux (+1% pour les appartements, +5% pour les maisons). Il faut le souligner : ces données sur l’ensemble de 2022 ne prennent que partiellement en compte la hausse des taux d’intérêt et le retournement du marché de ces derniers mois.
Vice-présidente à la Fnaim, Deanna Nociar a pris la température auprès de ses confrères ces derniers jours : « -5 à -10% » à Villeurbanne et à Craponne, « beaucoup de refus bancaires » à la Croix-Rousse, « il ne se passe rien » à Vienne, « sept dossiers sur huit refusés » à Décines… Seule la vallée d’Azergues est à contre-courant, dans une tendance haussière. « Une autorégulation va s’opérer », en conclut la professionnelle qui pense que la baisse des prix va provoquer, in fine, un regain de ventes. D’où « une période de flottement » à prévoir au cours des prochains mois. La Fnaim n’anticipe cependant pas une grosse baisse des prix, le besoin de logement étant toujours fort.
Reste que certains biens vont en pâtir plus que d’autres. Les passoires énergétiques (13,6% du parc dans le Rhône) sont particulièrement visées, dépréciées. Rappelons que le gel des loyers s’applique déjà pour les étiquettes F et G, que ces derniers seront interdits de relocation dès cette année (pour ceux dont la consommation dépasse 450 kwatt/h par m2 et par an), en 2025 pour la totalité de la classe G et 2028 pour la classe F. « Des acquéreurs refusent catégoriquement de les visiter », rapporte Deanna Nociar. « Certains prédisent une baisse de prix de 10% pour ces biens », affirme le nouveau président, Pascal Pancrazio. Un autre type de biens pourrait être subir une décote : les petites surfaces. Affichant des valeurs plus fortes au mètre carré, ils sont davantage contraints par l’encadrement des loyers. Des bailleurs se sont décidés à les revendre plutôt qu’à consentir des baisses de loyers, relate Vincent Targe.
Crédit : bientôt un taux de 3%
Les taux de crédit n’en finissent plus de grimper. De 1,84% début novembre, ils étaient tout récemment à 2,45% sur vingt ans. « On se rapproche des 3% », signale Nicolas Fraioli (la Centrale de financement). Selon lui, le taux d’usure, plafond règlementaire, n’augmente pas assez vite- même s’il est désormais révisé mensuellement – aussi certains établissements ont-ils complètement fermé le robinet, « quitte à perdre des clients ». En un an, les emprunteurs contractant aujourd’hui un crédit de 250 000 euros sur 25 ans auront perdu 215 euros par mois de mensualité par rapport à ceux l’ayant fait un an plus tôt… |
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