Métropole : LR orchestre la fronde des maires
Publié le 15/09/2021
Les élus n’entendent pas s’arrêter à la tribune parue dans le Journal du Dimanche. Ils demandent pêle-mêle la réouverture des négociations concernant la PPI (programmation pluriannuelle d’investissements) métropolitaine, un plan métro ou le desserrement du calendrier et des contraintes de la ZFE (zone à faibles émissions). Sans oublier la modification de la loi Maptam (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) fondatrice de la Métropole.
On y retrouve évidemment les élus Les Républicains de l’agglomération, mais également des édiles étiquetés Synergies ou des collombistes jusqu’à la dernière heure. 45 maires sur 59 communes composant la Métropole sont signataires de la tribune parue dans le Journal du Dimanche contestant les fondements de la loi qui a transformé l’établissement de coopération intercommunale (EPCI) Grand Lyon en collectivité de plein exercice.
A la pointe du combat le maire de Caluire et président du groupe LR au conseil de Métropole, Philippe Cochet, qui dénonce tout ce que la collectivité impose aux communes sans autre forme de discussion, de la suppression du stationnement au projet de transport par câble Francheville-Gerland en passant par le futur cimetière communautaire de Charly. « Nos propositions son systématiquement rejetées », assure-t-il. Et d’insister sur le caractère trans partisan de la démarche actuelle qui, après la tribune signée par les élus, devrait déboucher sur une pétition ouverte aux habitants et une saisine officielle du législateur sur la révision de la loi Maptam (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles).
Les candidats à la présidence de l’Association des maires de France (AMF) tout comme ceux à la présidence de la République seront également interpellés sur cette question. Le défaut de cette loi aux yeux des pétitionnaires ? L’impossibilité de sortir de la Métropole pour ceux qui ne s’y retrouvent plus. « On ne peut pas forcer des gens à rester ensemble », insiste Philippe Cochet.
Blocages des permis de construire ?
Derrière la question institutionnelle, c’est également la politique de la majorité écologiste qui est en ligne de mire. La réouverture des discussions autour de la PPI (programmation pluriannuelle d’investissements) a été demandée, estimant qu’elle ne tenait pas assez compte des demandes communales. Tout comme un plan métro sur deux mandats face à « la planification idéologique des transports en commun », dixit Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, en première ligne contre le projet de transport par câble traversant sa commune. Cette dernière déplorant également l’abandon des grands projets d’investissements routiers. Même si, sur un sujet comme l’élargissement de l’A46 Sud, on retrouve en première ligne des maires LR pour s’opposer au projet.
Sur la zone à faibles émissions (ZFE) en gestation, Alexandre Vincendet – maire LR de Rillieux – n’hésite pas à parler de « racisme de classe » avec la fin du diesel annoncée pour 2026 pour laquelle tous les habitants ne pourront pas s’équiper de voitures propres. Il demande un desserrement du calendrier et des contraintes pour se caler sur celles de l’Etat au niveau national.
C’est quand même avant tout du Sénat que les élus attendent leur salut, espérant beaucoup de la mission d’information parlementaire sur la Métropole que devrait porter Etienne Blanc. Avec derrière une menace à peine voilée, mais pas réitérée, pour mettre la pression sur l’exécutif : refuser de signer tous les permis de construire afin de bloquer la machine. C’est la dernière arme que possèdent les maires aujourd’hui. A suivre.
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