Lignes de bus Centre-Est : même la concertation fait débat

Publié le 06/09/2021

Il ne pourrait finalement pas y avoir une mes deux lignes Centre-Est. Un tronçon en site propre intégral de la Part-Dieu aux Sept Chemins et un autre entre le Carré de Soie et l’aéroport Saint-Exupéry via les Sept Chemins, Chassieu et Genas. La concertation va se tenir du 11 octobre au 19 novembre malgré le vote négatif des élus LR au comité syndical du Sytral.

Le projet a beau être inscrit au plan de déplacements urbains depuis des années, sa concrétisation n’a rien de consensuelle. La ligne Centre-Est doit permettre de relier la Part-Dieu à Genas et l’aéroport Saint-Exupéry via notamment la route de Genas. Dans le projet qui va être soumis à concertation du 11 octobre au 19 novembre, ce sont en fait deux lignes qui verraient le jour avec une rupture de charge au niveau des Sept Chemins, à la limite de Bron, Vaulx-en-Velin, Décines et Chassieu.

Il y aurait donc d’un côté un tronçon en site propre intégral entre Part-Dieu et Sept Chemins (7 km) qui pourrait voir le jour fin 2025 et, de l’autre, une ligne allant du Carré de Soie à Saint-Ex avec une correspondance aux Sept Chemins (13 km), dont la mise en service serait plus rapide.

Tram ou BHNS ?

C’est notamment cette dernière qui a provoqué l’ire de Christophe Quiniou, le maire LR de Meyzieu, lors du comité syndical du Sytral de ce lundi. Selon lui, c’est ni plus, ni moins que l’actuelle ligne de bus 28 ce qui signifie donc un abandon du principe de bus à haut niveau de service (BHNS) sur cette liaison. Il s’est également fait le relais des demandes (non entendues) du maire de Bron Jérémie Bréaud.

Ce dernier regrette en effet que le passage de la ligne par les hôpitaux Est – avec une passerelle franchissant le périphérique pour desservir le futur quartier de la Clairière et son millier de logements – ait été écarté. Il souhaite également préserver les stationnements à proximité des commerces sur la route de Genas sachant que 10 000 véhicules transitent chaque jour par cet axe. Le maire voulait aussi que le choix du mode – tramway, plus attractif et acceptable, ou BHNS – soit soumis à la concertation, estimant qu’avec des projections à 28 000 voyages/jour, le premier se justifiait d’autant que son emprise au sol est inférieure à un bus en site propre.

Facture doublée

Daniel Valero, le maire LR de Genas, s’est retrouvé pris entre deux feux. Partisan d’un tram jusqu’à la Communauté d’agglomération des Portes de l’Isère, il a validé le principe de cette ligne en comité de pilotage « comme une première étape« . Tout en regrettant qu’elle ne passe pas par la Zone industriel Mi-Plaine mais par les centres de Chassieu et Genas. La majorité estime de son côté que la densité des zones habitées est plus propice aux transports en commun que des zones industrielles où la fréquentation est avant tout pendulaire.

Plaidant pour un passage par les hôpitaux Est et Grange-Blanche afin de favoriser une liaison avec le métro D et les trams T2 et T5 plutôt que de tout concentrer sur la Part-Dieu, Michel Le Faou (groupe Kimelfeld) a demandé à « ne pas jouer petits bras« .

Concernant la demande de tram de Bron, le président délégué du Sytral Jean-Charles Kohlhaas a rappelé la fréquentation attendue : 25 000 à 30 000 voyages/jour sur la première ligne, qui ne nécessiterait pas selon lui ce mode, et 7 000 sur la seconde. Et d’ajouter qu’un tram coûterait 120 millions d’euros de plus qu’un BHNS, soit une facture doublée pour un délai de réalisation de trois ans de plus (2028 contre 2025).  En désaccord, de ce fait, avec les objectifs même de la concertation, les élus LR ont voté contre.

Nouveau ticket famille

Plus consensuellement, le comité syndical du Sytral a adopté à l’unanimité le nouveau ticket famille qui entre en vigueur le 16 septembre. Il passe de 6,20 euros à 6 euros la journée mais est surtout valable tous les jours et non plus uniquement les mercredis, samedis et dimanches pour un groupe jusqu’à cinq personnes dont au moins un adulte et un mineur, sans forcément de lien de parenté.