@ Pierre-Antoine Pluquet

Métropolitaines  : Collomb esquisse sa vision

Publié le 17/02/2020

Au cours d’un déjeuner organisé par le club de la presse, le maire de Lyon n’a pas manqué de pointer le « concours Lépine » des propositions (irréalistes) de ses concurrents.

Gérard Collomb reste très ouvert. En dehors du Rassemblement national et de La France Insoumise, il ne ferme aucune porte pour les élections métropolitaines lors du deuxième et du troisième tour. Et le maire de Lyon de dérouler sa vision de l’écologie. Pour lui, plutôt que de chasser la voiture, l’une des priorités politiques est d’installer sur l’espace public des bornes de recharge pour les voitures électriques qui ne vont pas manquer de se multiplier dans les années qui viennent.

La technologie pourvoira également aux économies d’énergie dans le bâtiment. Le candidat à la présidence de la Métropole rappelle que les consommations de la tour Incity sont de 40 % inférieures à celle d’Oxygène et que celles de To Lyon baisseront encore de 40 % par rapport à Incity. Ca c’est pour le neuf. Pour l’ancien, Gérard Collomb entend profiter du « green deal » voulu par la Commission européenne pour promouvoir localement un société d’économie mixte où l’on retrouverait notamment au côté de la Ville et de la Métropole la Caisse des dépôts et consignations. Son but : avancer l’argent nécessaire à la rénovation énergétique des bâtiments en se payant à long terme sur les réductions de charges. Il s’agit donc de passer à la vitesse supérieure par rapport au dispositif Ecoreno’v car « sinon on en a pour deux cents ans à réhabiliter le bâti existant« . Il entend d’ores et déjà en parler aux syndics.

Pour lutter contre l’imperméabilisation des sols, le candidat promeut « un nouveau béton qui laisse passer les eaux pluviales et dont on devra équiper nos voiries ».

En matière de transports en commun, ses projets avec un budget d’investissement du Sytral porté à deux milliards d’euros sont connus  : prolongation du métro B jusqu’à l’A450, du métro A jusqu’au boulevard urbain est (BUE) en direction de Meyzieu, création de la ligne E depuis Alaï « voire un peu plus loin » jusqu’à Part-Dieu Est, prolongation du tram T6 jusqu’à la Doua et création d’un deuxième tram de rocade sur le BUE allant de Vaulx-en-Velin à Gerland en passant par Bron, Vénissieux et Saint-Fons.

Impossible de planter 500 000 arbres

Ses grands projets urbains ? Ils ne sont pas à Lyon. Mais sur les terrains SNCF de la Saulaie (Oullins) et La Mulatière où Gérard Collomb entend réaliser un nouveau quartier « comme celui de L’Industrie ». Sans oublier le secteur des hôpitaux sud ou celui du BUE et des Sept chemins pour lequel le candidat imagine quelque chose « comme au Carré de Soie ». Le tout avec « zéro hausse d’impôts ». A la Ville l’investissement pourrait passer de 750 millions d’euros sur un mandat à un milliard. A la Métropole la PPI passerait plus sagement de 3,7 à 4 milliards.

L’encadrement des loyers  ? « Je n’y crois pas car ça veut dire que les investisseurs ne viennent plus alors qu’il faut accroître la construction« . Il projette ainsi de voir sortir de terre 10 000 à 12 000 logements par an au cours du prochain mandat. Et de railler ceux qui estiment que construire sur terre n’est pas écolo mais qui entendent construire sur l’eau « alors que la Saône est peu large et que ce serait plus dommageable encore d’un point de vue écologique« .

Aux yeux de Gérard Collomb, les propositions de ses concurrents « c’est le concours Lépine« . La végétalisation  ? « Le parc de la Tête d’Or compte 8 000 arbres. Pour en planter 500 000 comme le veulent certains (Etienne Blanc, ndlr), il faudrait détruire des maisons. Quant à la canopée promise, je m’imaginais déjà avec des singes dans les arbres », ironise-t-il. Lui a retenu la leçon de la rue Edouard-Herriot qui était « un test ». « Nous avons cartographié les lieux où nous pourrons désormais planter en pleine terre ». Et de ne pas oublier ce qui est déjà lancé avec les deux hectares des Terrasses de la presqu’ile au niveau de l’actuel parking Saint-Antoine ou le Champ au bout de la Confluence.

Des formes urbaines pas assez diverses

La seule chose qui trouve grâce à ses yeux dans les programmes de ses concurrents c’est la nécessité d’un plan piscine. Outre la nouvelle prévue à Gerland et un projet prévu en lien avec une école, le maire évoque la couverture de certaines autres afin qu’elles puissent être utilisées hiver comme été.

La densification que certains pointent comme un problème dans la Métropole  ? « Je préfère un peu plus de densité où l’architecte peut travailler sur les formes qu’un peu moins et que l’on aille systématiquement au maximum de ce qui est permis en bourrant les bâtiments. Je suis surtout contre l’étalement urbain. C’est la raison pour laquelle je me suis opposé à un projet de logements autour de l’aéroport qui aurait favorisé l’étalement de Meyzieu à Bourgoin-Jallieu ».

Sans nier la gentrification liée à la métropolisation, le maire souligne que « la mixité ne peut passer que par des opérations nouvelles. Difficile donc de la réaliser dans les centres où, par définition, on construit peu ». Seule manque qu’il reconnaisse  : « des quartiers pas assez diversifiés en matière de formes urbaines. Faire des toits-terrasses et des attiques partout, ce n’est pas bon. Il faudra que l’on revoit cela pour éviter cette uniformisation architecturale ».

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