Oullins : le projet de la Saulaie avance, malgré tout

Publié le 27/09/2023

Alors que les premiers coups de pelles sont attendus l’an prochain, la densité, la programmation et la surface des espaces publics ont été amendées. 

Généralement, quand un projet urbain de l’ampleur de celui de la Saulaie – 40 hectares dont 20 de zac – est présenté, les élus se sont mis d’accord en amont, quelle que soit leur couleur politique. Pas de souci majeur sur ce nouveau morceau de ville, à l’exception du stationnement, pour Clotilde Pouzergue. Mais la maire d’Oullins a profité de cette présentation… pour s’en prendre publiquement aux méthodes de l’exécutif métropolitain, devant un Bruno Bernard déconcerté, avant de quitter les lieux.

En cause, le fait qu’elle aurait découvert « par voie des presse » le fait que la Métropole allait expérimenter l’an prochain les deux scénarios soumis à la concertation dans le cadre du déploiement de la Voie lyonnaise n°6 et son éventuel passage par la Grande rue d’Oullins. Une non-information de l’édile que conteste la collectivité. Ajoutez-y la pose de points de comptage de vélos et l’envoi d’un courrier aux participants à la concertation et la coupe est pleine pour Clotilde Pouzergue.

Avant cela, l’édile s’était félicitée de la baisse de 5 % de la densité du projet urbain de la Saulaie et de la part belle faite aux espaces publics, soulignant simplement que les discussions continuaient concernant le stationnement.

220 logements de plus

Béatrice Vessiller, la vice-présidente à l’urbanisme de la Métropole souligne quant à elle l’évolution de la part de logements abordable qui passe de 40 % à 60 % du projet. Sur 870 logements, on comptera 30 % de locatif social,  20 % de BRS (bail réel solidaire, accession abordable), et 10 % de « résidences spécialisées » (logement social étudiant). Les 40 % restant étant de l’accession libre. Dans le premier lot qui va être porté sur les fonts baptismaux figurera une résidence Adoma qui a nécessité de reconstituer son offre dans l’agglomération.

Concernant la baisse de la densité, l’élue explique qu’il ne s’agissait pas d’un objectif en soi « mais nous avons rapidement constaté que pour la qualité d’usage et la qualité d’habité, il ne fallait pas monter trop haut. Le côté un peu dense n’était pas pertinent« . Il y aura tout de même des immeubles en R+7 à certains endroits.

Comme le nombre de logements a augmenté de 220 habitations, c’est la part du tertiaire qui a été réduite d’environ 10 000 m2 pour « tomber » à 47 500 m2. Surtout, la Métropole a tenu à ce qu’il y ait une hausse de 1 900 m2 de la surface dédiée au petit productif (artisanat et économie sociale et solidaire) afin d’en faire un quartier mixte avec notamment 6 600 m2 de commerces.

Un projet à dix ans

L’autre inflexion importante concerne les espaces publics qui sont plus que doublés pour atteindre 4,8 hectares. Le parc central de 5 000 m2 devient ainsi un parc linéaire le long de la voie ferrée de 1,4 hectare. Le reste étant essentiellement composé d’un archipel d’espaces verts et publics de 2,6 hectares.

Concernant les « discussions » autour du stationnement, Clotilde Pouzergue a évoqué une division de l’offre de surface par deux. Béatrice Vessiller parle d’une centaine de suppressions sur 350 places de stationnement, notamment sur les berges de l’Yzeron afin de les transformer à terme en parc des berges de 8 000 m2. Avant de rappeler que les commerces de destination auront bien leur stationnement et qu’une résidence de Lyon Métropole Habitat qui dispose d’un parking de 150 places va être sécurisée afin de le rouvrir.

Le démarrage des travaux est prévu pour l’an prochain avec les premières livraisons en 2026, l’ensemble devant se poursuivre par phases jusqu’en 2033.