Vicat et Léon Grosse testent un béton bas carbone

Publié le 22/02/2023

Transition écologique oblige, le béton, responsable d’émissions de gaz à effet de serre, a moins la cote dans la construction. D’où l’irruption de bétons bas carbone, censés émettre moins de CO2. Plusieurs opérateurs s’engagent sur ce terrain. Parmi eux, Vicat qui s’associe au groupe Léon Grosse pour une initiative-vitrine, à Bron, secteur des 7-Chemins. Le site est déjà la propriété du constructeur, qui y a son siège régional. Siège régional qui sera rebâti au côté de 85 logements (dont 15 sociaux) et de bureaux. Vicat y déploie 850 m3 du nouveau béton Carat.

L’empreinte carbone de ce matériau provient à 90% du ciment. Et parmi ce ciment, 35% de l’énergie consommée (notamment les 1450 degrés nécessaires à sa conception) et 65% de la libération du CO2 contenu dans le clinker du ciment. Le béton bas carbone emploie des matériaux alternatifs au clinker, dont par exemple de la pouzzolane (économie de 30% de CO2). L’expérience Carat menée à Bron va plus loin, avec le recours au biochar, soit un résidu végétal pyrolysé. Ce constituant est mis en avant par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) car il piège, à l’instar du bois, le carbone qu’il contient. Carbone qui sinon finirait par être libéré dans la nature à mesure de sa dégradation. Il affiche donc un bilan carbone négatif.

Même si la part de ce matériau biosourcé ne pèse que 20% dans les 850 m3 de béton testé à Bron, il permet de diviser par dix les émissions carbone (20 kg de CO2 par mètre cube, au lieu de 200 ou 210 habituellement). Vicat comme Léon Grosse font valoir que ce nouveau béton s’utilise sans complexité, ne demandant pas un temps de séchage supplémentaire. Seul changement : une teinte plus foncée. Ici il est notamment utilisé pour des planchers « de grande portée ».