La fédération du BTP tire la sonnette d’alarme

Publié le 25/03/2022

Face à l’explosion des prix des matières premières, BTP Rhône et Métropole en appelle à retrouver des mécanismes de révision des marchés.

Il y a eu l’acier en septembre 2020, puis le bois et les conséquences de la hausse du prix de l’énergie sur les matériaux à la rentrée dernière. Et maintenant la guerre en Ukraine. « En quelques jours on a revécu deux ans de Covid« , souligne Samuel Minot, le président de BTP Rhône et Métropole. Parlant même « d’hystérie sur les matériaux« , il estime d’ores et déjà que 2022 sera compliqué avec le prix de l’acier dont on fait le béton armé qui a augmenté de 40 %. « Le BTP n’est pas à l’arrêt mais fonctionne en mode dégradé« , explique Samuel Minot en détaillant le cercle vicieux  : une matière première venant d’Ukraine qui est travaillée avec une énergie dont le coût augmente, des acheteurs qui stockent et provoquent une pénurie qui fait encore augmenter les prix.

Brique, tuiles, carrelage, bois, fonte, PVC et bien sûr carburant : tous les métiers sont touchés avec parfois des prix qui changent d’une semaine sur l’autre. Et ce, au moment où la masse salariale a augmenté de 5 % en un an et alors que les carnets de commandes n’ont jamais été aussi pleins depuis trente ans.

Face à cette volatilité des prix qui empêche de chiffrer correctement les marchés et à l’urgence de la situation, la fédération du BTP appelle donc les acteurs du secteur – à commencer par les donneurs d’ordres – à la solidarité en partageant les surcoûts. Parmi les pistes évoquées : retrouver les mécanismes de révision des marchés qui existaient au siècle dernier, augmenter la constructibilité pour que chacun puisse s’y retrouver ou trouver des variantes techniques dans les chantiers ou de prestations offertes pour permettre de faire baisser les coûts.