Salle Rameau : le (petit) coup de rabot

Publié le 21/01/2022

La Ville de Lyon et la compagnie de Phalsbourg ont présenté ce vendredi le projet de réhabilitation de la salle Rameau. Un projet amendé à la suite de l’alternance politique. 

Lequel du Covid ou de l’alternance politique aura le plus impacté la Compagnie de Phalsbourg dans son projet de réhabilitation de la salle Rameau ? Désigné sous la mandature précédente, l’opérateur avait signé un bail emphytéotique de 60 ans à l’issue duquel le bâtiment reviendrait à la collectivité. Mais la nouvelle majorité, sous l’impulsion de l’adjointe à la Culture, Nathalie Perrin-Gilbert, ex-maire du 1er arrondissement, qui s’était montrée critique au moment du choix du lauréat, a souhaité apporter quelques inflexions, réduisant son empreinte commerciale. Plus personne ne parle désormais d’un « Olympia lyonnais », comme évoqué en 2019. « On a été beaucoup challengé par les élus, mais c’était dans l’intérêt du projet », glissera aussi Nicolas Froissard, co-dirigeant du groupe SOS, spécialisée en économie sociale et solidaire. Grégory Doucet évoque pudiquement « une nouvelle proposition ».

Pas de rotation de la scène

Il n’est plus question d’un « culture court » en rez-de-chaussée et en sous-sol, là où était logée l’académie de billard, mais d‘un « tiers-lieu » au niveau zéro comprenant un accueil-information, une cantine, une scène tremplin permettant à des groupes locaux de jouer devant une cinquantaine de personnes et un incubateur pour artistes. La grande salle disposera toujours d’une capacité variable de 450 à 900 places. Mais alors que la compagnie de Phalsbourg songeait à opérer une rotation entre la scène et les sièges pour préserver les riverains du bruit, une solution moins onéreuse a finalement été trouvée : un sas acoustique, zone tampon, qui va légèrement rétrécir la scène rapprochant les articles du public. Sous les verrières, au sommet, est toujours prévu un bar et restaurant « dans une ambiance végétale », mais le plancher transparent donnant à voir la salle de spectacles n’est plus mentionné. Le promoteur réalise ainsi quelques économies, le projet étant désormais évalué à 12,5 millions au lieu des 14,5 millions initialement prévus, mais engrangera surtout moins de recettes. Comme dédommagement, il a obtenu de la collectivité un geste financier sur sa redevance annuelle.

Au niveau de la programmation, 120 à 130 dates sont envisagées lors de la première année. Nathalie Perrin-Gilbert a tenu à réaffirmer la vocation musicale des lieux, même si du spectacle vivant pourra s’y produire. Sont annoncés musique classique, chanson française, musiques actuelles et jazz (l’élue a avancé l’idée d’un pôle supérieur de jazz en réflexion au niveau régional). L’Orchestre de chambre de Lyon sera ici en résidence.

Nouvelle coupole

Le projet est aussi celui d’une très belle réhabilitation du bâtiment de 1907, « prémisse de l’Art nouveau Lyon » selon Cécile Rémond, architecte du patrimoine. Un édifice  qui, comme l’a rappelé Florent Richard (Perrot&Richard Architectes), n’a jamais été complètement terminé, faute de couronnement. Il disposera d’un étage de plus et de sa coupole vitrée. Parmi les opérations prévues, la marquise rue Louis-Vitet sera valorisée, les baies bouchées donnant sur la rue de la Martinière seront rétablies et les baies de la rue Louis-Vitet seront démurées. La structure existante (poutres, balcons…) sera au maximum conservée, ce qui sera favorable au bilan carbone du projet. Les travaux vont commencer dans les mois qui viennent, la livraison est attendue pour septembre 2024.

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