Vinci Immobilier s’engage à zéro artificialisation nette en 2030
Publié le 14/01/2022
La ville se reconstruit sur elle-même, dit-on. Il n’empêche, l’étalement urbain et la densification en cœur d’agglomération grignotent les espaces naturels, agricoles ou simplement végétalisés. 10 000 hectares auront été artificialisés en dix ans dans l’aire métropolitaine lyonnaise. Devançant de vingt ans la loi, Vinci Immobilier vient d’annoncer vouloir atteindre nationalement le zéro artificialisation nette dès 2030, ce qui signifie que le promoteur « devra compenser chaque surface artificialisée par la désartificialisation d’une surface équivalente sur d’autres projets en France ». L’opérateur s’engage aussi que d’ici là, 50% de son chiffre d’affaires se fera selon le concept de « recyclage urbain » consistant à intervenir sur des friches industrielles, des bâtiments obsolètes, des parkings sous-occupés… Olivier de la Roussière, président de Vinci Immobilier, s’attend de toute façon à ce que « le foncier libre va se tarir à mesure que les politiques publiques vont se durcir en matière d’artificialisation ».
Et à Lyon, le cap est donné par la Ville comme la Métropole. C’est aussi le cas à Grenoble, Annecy, Bordeaux, Strasbourg… gouvernés également par des majorités écologistes. Stéphane Reymond, directeur régional de Vinci Immobilier, le reconnait à demi-mot : la nouvelle donne politique n’est pas tout à fait étrangère à cette impulsion. « C’est le privé qui est en train de faire bouger les lignes », dit-il cependant. La réflexion a commencé en Rhône-Alpes, lors du premier confinement. Concrètement une calculette sera utilisée, qui totalisera les surfaces artificialisées, avant et après chaque opération. Les toits végétalisés seront par exemple comptabilisés en « vert » à condition d’avoir une épaisseur minimum de terre et selon un coefficient de pondération. Un autre ratio est pris en compte : artificialisation / surface de plancher. Le bâtisseur le reconnaît : cette politique est plus facile à mettre en œuvre à Lyon intramuros que sur les extérieurs. Pour compenser des programmes qui viendront bétonner des espaces non bâtis, Vinci Immobilier renaturera certains sites. Comme par exemple sur l’ancienne clinique Trarieux (Lyon 3e, visuel ci-dessus) où 6000 m2 de parkings et voiries sont débitumés.
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