La gouvernance de la Métropole en débat

Publié le 23/11/2021

Le laboratoire d’idées Nouvelles Rives, créé dans le sillage de la campagne électorale de David Kimelfeld en 2020, a tenu la semaine dernière son premier débat public. Le thème : comment sortir de l’opposition Métropole / communes ?

Voilà une affiche de choix. Autour de la table-ronde (virtuelle), quatre élus métropolitains. Deux vice-présidents – l’écologiste Béatrice Vessiller et Renaud Payre (gauche unie) – et deux opposants – le président du groupe Synergies Marc Grivel et le maire LR de Rillieux Alexandre Vincendet. Sans oublier Stéphane Cadiou, maître de conférences en science politique et le président de Nouvelles Rives, Emmanuel Buisson-Fenet.

Après, les rôles n’ont guère varié au fil de la soirée. D’un côté, la majorité défend son action : Béatrice Vessiller vante l’efficacité des politiques publiques et l’égalité entre habitants au niveau métropolitain, tandis que Renaud Payre rappelle la nécessité de l’élection au suffrage universel direct d’une collectivité « qui s’occupe du quotidien des habitants« . De l’autre, Marc Grivel regrette l’absence de clause de sortie de la Métropole pour les communes auxquelles on a rien demandé lors de la création de la collectivité et fustige un pouvoir central fort de suzerain à vassal qui devient faible quand il s’agit d’appliquer ses compétences sur le « dernier kilomètre« , au plus près des habitants. Une approche confirmée par Alexandre Vincendet qui rappelle la légitimité des maires aux yeux de la population.

Bricolages et arrangements

Chacun y va de ses propositions pour l’avenir. Béatrice Vessiller insiste sur les 80 millions d’euros supplémentaires avec lesquels la Métropole va aider les communes dans le financement des équipements publics quand elles font l’effort de construire. Renaud Payre évoque quant à lui la décentralisation des services administratifs de la Métropole dans les territoires. Marc Grivel rappelle la nécessité de voir les maires des 59 communes siéger au conseil de Métropole tandis que Alexandre Vincendet indique que les candidats aux législatives de sa formation porteront au printemps prochain des propositions de modifications de la loi durant la campagne électorale.

Dans ce débat animé mais toujours courtois, le regard de Stéphane Cadiou incite à la modestie. Rappelant que ce débat sur la métropolisation est à la fois ancien de 70 ans et mouvant, l’universitaire note que les institutions faibles (Istanbul) ou absentes (New York) sont la norme et les institutions fortes (Tokyo, Séoul) l’exception. Lyon fait désormais partie de cette deuxième catégorie même si elle expérimente au niveau institutionnel français – c’est un cas unique dans l’hexagone – en dupliquant le présidentialisme étatique sans son contrepoint démocratique (parlement et bicamérisme). Pour lui, intrinsèquement, la métropolisation fonctionne sur des bricolages et des arrangements. A défaut de solution miracle, Lyon n’a donc pas de quoi rougir en la matière.

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