Les élus du Sytral au pied du téléphérique… toulousain

Publié le 04/10/2021

Bruno Bernard et Jean-Charles Kohlhaas ont profité de la tenue des Rencontres nationales du transport public dans la ville rose, du 28 au 30 septembre, pour visiter le chantier de la ligne de transport par câble qui doit être inaugurée au premier trimestre 2022.

En sortant de la station de métro desservant l’université Paul-Sabatier, impossible de manquer l’imposant pylône supportant les câbles. Les trois kilomètres de la ligne toulousaine en comptent cinq dont le plus haut mesure pas moins de 70 mètres. A côté de cela, la station de départ du téléphérique, accessible sans escalier, se fond dans le décor du campus.

C’est ici que la délégation du Sytral a rendez-vous avec celle de Tisséo, le syndicat des transports en commun toulousains. Profitant de la tenue des Rencontres nationales du transport public dans la ville rose, Bruno Bernard – le président du Sytral -, son président délégué Jean-Charles Kohlhaas, Michèle Vullien et Mathieu Viera ont visité le chantier de la ligne qui doit être inaugurée au premier trimestre 2022.

De quoi les inspirer pour le projet de liaison par câble Francheville-Lyon pour lequel la concertation va débuter le 15 novembre dans une ambiance électrique ? A Toulouse, depuis 2003, l’idée a mis près de vingt ans à se concrétiser avec trois majorités successives et donc un consensus politique.

Silence, ça tourne

Au-delà des pylônes qu’il sera difficile de cacher quelle que soit la technologie employée, ce qui est impressionnant c’est la circulation extrêmement silencieuse des cabines. Y compris lorsqu’elles franchissent les fameux pylônes. C’est bien simple : dans cet environnement modérément bruyant, on ne les entend pas. En station, elles marquent un rapide arrêt et sont en (quasi) contact avec le sol, permettant montée et descente des personnes à mobilité réduite. Surtout, leur intérieur – plus large que celui d’un bus – s’apparente plus aux transports en commun urbains qu’à un téléphérique de montagne. 34 personnes peuvent monter dans chaque cabine.

Jean-Charles Kohlhaas et Bruno Bernard visitant une des cabines du téléphérique toulousain.

« Bluffé » par l’absence de bruit, Jean-Charles Kohlhaas s’avoue intéressé par cette technologie 3S (tricâble) dont la capacité des cabines – plus imposantes – permettrait d’en faire circuler une toutes les deux minutes plutôt que toutes les vingt secondes. De son côté, Bruno Bernard rappelle que les premières études privilégient plutôt le monocâble à Lyon, les risques d’interruption du trafic pour cause de vent se comptant annuellement en heure selon les données de Météo France.

Pas convaincue, l’ancienne maire de Dardilly Michèle Vullien continue d’estimer que pylônes et cabines n’ont rien à faire au-dessus des maisons en milieu urbain, « ce qui n’enlève rien à la qualité de la technologie« .

Pas de survol

C’est un petit peu la limite de cette visite de chantier. Comme il n’est pas encore possible de circuler avec le téléphérique toulousain, difficile de se rendre compte des conditions de survol des habitations – par ailleurs quasi inexistantes sur cette ligne – qui demeurent la principale crainte des opposants au projet lyonnais.

Bruno Bernard rappelle que l’opportunité du mode de transport sera interrogée à l’occasion de la concertation. « Il s’agit de trouver la meilleure solution pour offrir une alternative à la voiture individuelle, répète-t-il. Ca peut être le transport par câble ou l’amélioration de l’existant avec un bus en site propre. Si nous n’essayons pas, malgré les oppositions, on ne fait plus rien« .  Pour le bus, à commencer par le C20, un site propre pourrait voir le jour sur la montée de Choulans et la rue du Commandant-Charcot. Il sera intéressant de voir comment les réductions de voiries et leur impact sur les sens de circulation et le stationnement sera appréhendé par les habitants.

Quelle ligne alternative ?

Quant à la genèse du projet, le président du Sytral reconnaît avoir sous-estimé « l’effet médiatique » du sujet et « l’opposition des maires qui avaient demandé ce mode de transport dans le mandat précédent« . Le symbole politique d’un possible abandon d’une promesse de campagne et d’un projet novateur  ? « Pour moi, fondamentalement, T9 et T10 sont plus importants, assure Bruno Bernard. Ce sont des lignes promises depuis des décennies pour desservir des quartiers où les gens n’ont pas toujours des voitures pour se déplacer« .

Quant à la possibilité de lancer une autre ligne de transport par câble que Francheville-Lyon durant le mandat, elle est assez restreinte. Pour la liaison Caluire-Vaise, le maire de Caluire Philippe Cochet refuse le principe même d’une étude et ne communique donc aucune donnée. Voilà qui en dit long sur l’acceptabilité que l’on pourrait imaginer dans le secteur. Ne resterait alors que la ligne Rillieux – Décines-Grand Large voire Grand stade où les maires étaient jusqu’ici plus volontaires.

Commentaires

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Commentaires sur Les élus du Sytral au pied du téléphérique… toulousain

  • Bernard dit :

    Article « Les élus du Sytral au pied du téléphérique… toulousain »
    .
    Bonjour,
    Le plus haut des pylônes du téléphérique toulousain ne fait « que » 70 mètres de hauteur (pas 110 m)
    https://www.tisseo-ingenierie.fr/teleo-telepherique-toulouse/le-chantier/
    .
    Par contre, au niveau du sol, environ 110 mètres de dénivelé séparent effectivement la station la plus basse (Oncopole) de la station la plus haute (Hôpital) de la ligne.

  • Non au téléphérique dans l’Ouest Lyonnais.
    Cela n’a rien d’innovant, c’est même tout à fait aventureux et dangereux, au dessus de zones à forte densité de population.
    C’est tout à inadapté tant au territoire qu’aux habitants concernés, et cela ne répond en rien aux besoins de solutions de déplacements dans l’Ouest Lyonnais.
    Que le président du Sytral et de la Métropole se réveille et ouvre des yeux : oui il y a des alternatives. Certaine à même fait l’objet de concertation, d’études et d’un quasi consensus : le métro E !
    Il en existe d’autres, et la rue du Commandant Charcot n’en fait pas partie.
    Un peu de réalisme et moins de dogmatisme, d’idéologie et d’idées préconçues serait profitable.

  • Roure dit :

    Jamais ils ne passeront…. ZAD en cours de forme pour protéger notre ceinture verte que ces soit disant écolo veulent détruire pour faire un totem à leur gloire… qui sera très très courte….
    Signé un écolo depuis 40 ans, biz. Avant ces opportunistes politiques !!!
    Qu’ils y viennent, on les attends.. on va se marrer !!!

  • Lutz laurence dit :

    C’est aberrant, nous ne sommes plus libres ! On nous imposent un projet qui détruit le peu nature qui nous restent c’est le monde à l’envers ! Pas de consultation de la population en amont …. juste une consultation sur le choix d’un tracer : on se moquent des citoyens et on se moquent des espaces protégés. Ça c’est l’écologie du monde de demain ? Bravo que va t on laisser à nos enfants et petits enfants ? Juste parce que des Politiciens se sentent au dessus des autres et utilisent leur pouvoir à des fins néfaste pour notre environnement paysagé. Vive le Métro E. ON N’EN VEUX PAS DU TELEPHERUQUE À STE FOY LES LYON.

  • fabien dit :

    C’est corrigé, merci de votre vigilance.

  • Bernard dit :

    article « Les élus du Sytral au pied du téléphérique… toulousain »
    .
    à « Touche pas à mon ciel ».
    Les élargissements de la rue Commandant Charcot inscrits au PLU-H ne sont pas du coté Sainte Foy, mais du côté Lyon.
    .
    Lyon fera donc sur cette rue l’alternative qu’elle voudra : je vais suggérer à mon Maire et au Président du Sytral une barrière continue entre la ligne de bus et le côté Sainte Foy de la rue Charcot : de cette façon les Fidésiens ne prendront pas ces bus (C20).
    .
    Vous n’avez sûrement pas besoin non plus des lignes de bus 17, C19, 49 et 90 ?
    Le Sytral pourra les supprimer sur votre Commune, ça lui fera des économies.

  • Hariveau dit :

    Les périodes de vents sont bien plus nombreuses que quelques heures par an ! Météo france fait ressortir presque 60 jours de vents à plus de 60 km/h exemple le week-end dernier
    L’opposition à cette installation est majeure sur l’ouest lyonnais , mode de transport sans intérêt significatif, destruction de sites protégés , caractère intrusif du fait du survol de zones très habitées, perte de valeur des bien concernés quand ils ne sont pas détruits .
    Non au Telecabine oui au développement de solutions alternatives , métro E, tram train , etc

  • RUZ dit :

    Le Progrès du 31/10/2021; page 16; Oullins.

    C’est comme au cirque : toujours plus fort. Les Verts ont adopté ce principe
    L’exécutif métropolitain (Kohlhaas) fait savoir que les parcs relais TCL sont considérés dorénavant comme un luxe , du « foncier qui pourrait être utilisé à d’autres activités ».
    Les usagers du métro n’ont qu’à venir à vélo ou à pied ! Franchement, quand on qualifie les Verts de Khmers, on est dans le vrai. Des gens imbus d’idéologie, voulant imposer leur vision du monde à une population qui n’a rien demandé de tel.
    Les parcs relais existent pour attirer les gens vers le métro. Ça ne suffit plus. Il va falloir qu’ils y aillent à pied… « La liberté individuelle se heurte à la liberté des autres ». Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Quels autres ? Ceux qui ne prennent pas le métro ?!
    Il faut que les citoyens contribuables se réveillent; car là on nous prescrit un avenir chimérique à partir d’un système dogmatique.
    L’argument, « les parcs relais coûtent chers »: oui, et puis ? Au moins ont-ils une utilité quotidienne. Mais les utilisateurs, on ne leur demande plus leur avis; on sait pour eux, on pense pour eux, on décide à leur place. Mais quelle démocratie incarne ces Verts-là ?