PLU-H modifié : Le Grand Lyon abat ses cartes

Publié le 15/09/2021

La concertation terminée, la Métropole de Lyon a présenté ce mercredi ses intentions pour la modification du plan local d’urbanisme et de l’habitat. 

Document règlementaire régissant le champ des possibles dans la construction, le plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) traduit aussi une vision politique. Déjà révisé en 2019, il va être modifié, conformément au vœux du nouvel exécutif métropolitain, afin de pousser les feux de la transition écologique. L’enquête publique se déroulera début 2022 pour une adoption en milieu d’année. La concertation a déjà eu lieu, concentrant 3500 demandes. « La métropole ne veut pas grossir indéfiniment, on ne peut pas prendre 15000 habitants par an », a exprimé son président, Bruno Bernard, ce mercredi.  L’élu est critique à l’égard du modèle d’hyperattractivité du territoire (en vigueur jusque 2020), l’afflux de populations générant un surcroit de trafic automobile, de nouveaux besoins d’équipements publics et un renforcement de la densité. Lui souhaite un rééquilibrage en faveur des villes alentour. Voici pour la perspective de moyen et long terme. 

Moins d’étalement urbain

A plus brève échéance, la majorité assume une densification autour des gares (comme dans le Val de Saône) et des lignes fortes de transport. Pour rendre cette « intensification » supportable, le PLU-H va augmenter les espaces boisés classés et les coefficients de pleine terre pour les jardins des nouvelles copropriétés (de 20 à 25% en zone Urm1, de 40 à 50% en zone Urm2),  comme à la Saulaie ou autour de l’Arena de l’OL (un tiers de la parcelle), réduisant ci et là la constructibilité. Dans la même veine, seront désormais autorisées les fermes urbaines en zone dense. Densité plutôt qu’étalement urbain : le document acte le “rétrozonage” de zones d’activité en zones agricoles et naturelles. Il s’agit de 410 hectares de réserves de long terme dont 67 ne seront finalement pas urbanisés (à Saint-Priest, Mions, Genay, Caluire, Saint-Genis Laval…). Bruno Bernard souligne que 90 ha sont artificialisés chaque année. La ferme urbaine, Terre des Lièvres, est ainsi encouragée (Caluire), le projet de vague de surf à Grigny « sur un corridor biologique » bloqué. Egalement retoqué, le projet d’Anneau des Sciences (périphérique ouest), ce qui libère des emplacements réservés. Certains pourront servir à construire, d’autres seront classés en zone naturelle.

Moins de garages dans les nouveaux immeubles

Le PLU-H est censé accompagner la démotorisation des ménages, avec le doublement des stationnements vélos dans les nouveaux immeubles, et plus encore la diminution des places octroyées aux voitures. Qu’on en juge : les promoteurs ne devront plus livrer que 0,1 place automobile par logement dans les constructions neuves en Presqu’île (incluant Confluence) et à la Part-Dieu contre 0,6 auparavant. Sur les autres secteurs de Lyon et Villeurbanne, le ratio sera de 0,6 le long des axes forts de transports en commun (métro, trams et C3) contre 0,9 auparavant, explique Béatrice Vessiller, vice-présidente à l’urbanisme.

Plus de logements sociaux

« Il faut construire », a néanmoins convenu Renaud Payre, vice-président au logement. L’élu reprend l’objectif du PLU-H de 2019 – 8 à 8500 logements neufs par an – même s’il convient que le rythme a bien faibli « depuis 2017 ». L’alternance politiques et ces nouvelles normes n’y seraient donc pour rien. Parmi ce volume global, 5000 seraient dédiés au logement locatif social et 1000 à l’accession abordable via le bail réel solidaire. Pour ce faire, le nouveau PLU-H étend le dispositif des secteurs de mixité sociale (SMS). Celui-ci impose, à l’intérieur d’un périmètre, une part minimale de logements sociaux ou abordables (25%, 30% ou plus) pour toute opération neuve. Plusieurs villes ont consenti à en adopter (Curis, Saint-Germain, Chassieu…), d’autres vont renforcer leurs engagements (Meyzieu, Francheville, Craponne, Oullins, Corbas, Lyon…), d’autres enfin n’ont pris aucune mesure contraignante (Caluire…).

 

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