A la recherche des fuites d’eau

Publié le 04/04/2021

Ou comment le taux de rendement du réseau lyonnais est passé de 77  % à 85 %.

Il y a évidemment eu le déploiement de 6 000 capteurs sur la partie la plus dense des 4 000 km de réseau d’eau. Une rupture technologique permettant, grâce à l’analyse des données, « de voir ce qui ne va pas en deux clics » selon Stéphane Ravanat le directeur du laboratoire d’expertise opérationnelle d’Eau du Grand Lyon. Mais Veolia dispose également d’une équipe de huit « chercheurs de fuite » hautement qualifiés, mis en avant à l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars. Avec des corrélateurs acoustiques et de l’écoute phonique, ils arrivent à mesurer les vibrations caractéristiques de l’eau qui s’échappe du réseau. Chacun sonde ainsi trois kilomètres par jour. « 80 % des fuites ne sont pas visibles, on doit donc faire l’effort d’aller les chercher », détaille Stéphane Ravanat. Plus de 1500 ont été détectées depuis cinq ans. Le taux de rendement du réseau est ainsi passé de 77 % à 85  %. Sept millions de mètres cubes d’eau économisés par an, c’est l’équivalent de la consommation de Villeurbanne.

Pierre-Antoine Pluquet

Au-delà des fuites, avec des boîtiers jaunes spécifiques les prélèvements effectués notamment sur les bouches incendies pour de l’entretien ou un chantier sont désormais mieux identifiés.

Les interventions sur le réseau, notamment avec des coupures sur des parties limitées, se font généralement de nuit sans que les usagers ne s’en aperçoivent. La vétusté, des travaux, la circulation sur la chaussée, une vague de froid ou les évolutions climatiques (sécheresses / fortes pluies) sont à l’origine de la plupart des fuites. 

Le prochain enjeu pour économiser la ressource, c’est l’individualisation des compteurs de télérelevés. Si plus de 400 000 ont été déployés, nombre de coprorpiétés possèdent encore un compteur unique. L’analyse des consommations permet de détecter des écarts anormaux et d’envoyer des alertes fuites aux abonnés. Sans parler de la possibilité pour chacun de réguler ainsi sa propre consommation.

Pierre-Antoine Pluquet

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