Le BTP repense sa vitrine de fond en comble
Publié le 03/12/2020
Avec une double peau favorisant les transparences, le siège des fédérations du secteur, à Villeurbanne, va être au cœur d’une réhabilitation d’ampleur.
On ne pourra plus dire que les cordonniers sont les plus mal chaussés. Le siège historique des fédérations départementales et régionales du bâtiment et des travaux publics (BTP), à Villeurbanne, va faire l’objet d’une imposante réhabilitation. Ce bâtiment, typique de l’urbanisme de dalle avec son pied en béton, a aujourd’hui cinquante ans et n’est plus aux normes des usages actuels. Si la question d’un déménagement des syndicats professionnels s’est posée, il a vite été décidé de donner une deuxième vie à l’édifice, histoire de faire aussi du projet une vitrine des savoir-faire du secteur.
Consommations divisées par cinq
Fruit de son époque, celle de la voiture reine, le siège a une rampe d’accès au parking souterrain bien plus visible que son entrée. Cette dernière sera donc déplacée à l’angle des avenues Galline et Condorcet pour offrir un accueil plus avenant au visiteur piéton avec un large parvis. Au rez-de-chaussée, outre une partie conviviale et privative réservée aux adhérents, l’auditorium sera excentré pour réserver la partie centrale à un forum « qui permettra de mettre en valeur le gros œuvre remarquable du bâtiment« , souligne Damien Poyet du cabinet d’architectes Afaa.
Dans les cinq niveaux supérieurs (bureaux, salles de réunions et un étage dédié à la restauration), le bâtiment va avant tout gagner en modularité et en confort pour répondre aux usages et attentes actuels. Les salles vont ainsi être multipliées et les plafonds rayonnants permettront de limiter la maintenance tout en réduisant les consommations énergétiques. Avec un bâtiment devenu passif, ces dernières devraient être divisées par cinq.
Un chantier de deux ans et 13 millions
Mais le geste le plus spectaculaire sera sans nul doute la deuxième peau dont va se parer l’édifice une fois les façades actuelles changées. « Nous allons tout changer sans rien changer en mettant ce bâtiment sous vitrine à la fois pour le protéger et le révéler« , détaille Damien Poyet. Cette seconde façade bioclimatique composée de 2750 m2 de vitrage offrira une isolation thermique performante été comme hiver, une meilleure acoustique et un maximum d’éclairage naturel. Elle protégera également les terrasses du dernier étage. Fondamentalement, il ne restera du bâtiment d’origine que le squelette en béton qui repartira ainsi pour un demi-siècle supplémentaire.
L’évolution du matériel va également permettre de réduire la taille des locaux techniques ce qui permettra de gagner des places de parking au sous-sol et de raser quelques excroissances disgracieuses en toiture. Au total, sans agrandissement, l’optimisation va permettre de gagner deux cents à trois cents mètres carrés dans un bâtiment qui en compte cinq mille.
La dépose de la première pierre est prévue en septembre 2021 pour une livraison des locaux rénovés au deuxième trimestre 2023 à l’occasion des 160 ans de la fédération. Coût du chantier : 13 millions d’euros.
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