Rhônexpress : une baisse de tarifs et beaucoup de flou
Publié le 19/10/2020
Après la résiliation de la concession le 21 février dernier, le Sytral prend la suite de Rhônexpress à compter du 7 novembre pour exploiter la ligne en direction de l’aéroport. Au vu des incertitudes liées à la crise sanitaire, seul les titres de transport pour les salariés de la plateforme aéroportuaire vont changer avec des tarifs divisés par deux.
C’était le monde d’avant. Le 21 février dernier, à la veille des élections municipales et métropolitaines, le Sytral votait dans la douleur la résiliation de la concession accordée à Rhônexpress. Sur la la durée du contrat, qui courait jusqu’en 2038, la collectivité espérait gagner quelque 40 millions d’euros une fois l’indemnité de résiliation déduite et d’importantes baisses tarifaires accordées.
Aujourd’hui, avec une hypothèse d’un trafic aérien à – 20 % et en appliquant les baisses tarifaires envisagées, l’opération se solderait par un déficit compris entre 30 et 60 millions d’euros. Face à cette équation, Bruno Bernard a rappelé que la priorité de la nouvelle majorité à la Métropole et au Sytral était une meilleure desserte de l’Est lyonnais. Le comité syndical a donc acté une hausse de 20 % de la fréquence du T3 à compter de novembre avec deux rames supplémentaires.
Le Sytral reprenant l’exploitation de la ligne express à compter du 7 novembre, une nouvelle grille tarifaire a été votée. Dans les faits, elle est quasi inchangée. Seuls les titres de transports concernant les salariés de la plateforme aéroportuaire baissent fortement : -50 %. Soit un coût estimé de 273 000 euros pour le Sytral. Une réduction du coût du trajet pour les jeunes et les personnes allant prendre un train à Saint-Exupéry pourrait être envisagée dans un second temps. A plus long terme, une réflexion sur un tarif de transports en commun par zone (TCL, Nouveau Rhône, aéroport…) pourrait voir le jour.
Pas de régie directe en vue
Sur la résiliation proprement dite, le débat sur l’indemnité d’éviction est lancé. Rhônexpress réclame au total 41 millions d’euros. Soit 10 millions pour les fonds propres avancés, ce qui ne semble guère souffrir de contestation, 3,7 millions au titre de la rupture anticipée et surtout 27 millions d’euros en compensation du taux de rendement interne de 10,35 % prévu au contrat. Un montant que n’a pas manqué de critiquer Bruno Bernard, et contre lequel il entend se battre, estimant cette marge excessive dans ce partenariat public-privé.
Le vote d’une délibération permettant au Sytral de se substituer à Rhônexpress auprès de l’exploitant de la ligne – Transdev Rail Rhône – jusqu’au 31 décembre 2022, a par ailleurs donné l’occasion à Laurent Legendre (LFI) de demander à étudier un retour en régie directe de cette exploitation. Il a reçu une (quasi) fin de non-recevoir de Bruno Bernard. Le président du Sytral estime en effet que faire cohabiter une régie publique pour Rhônexpress avec une délégation de service public pour les TCL ne serait guère un gage d’efficacité comme a pu le montrer le système actuel. Et comme la mise en régie directe des TCL n’est pas à l’ordre du jour…
Commentaires
Commentaires sur Rhônexpress : une baisse de tarifs et beaucoup de flou
-
Le groupe de réflexion sur la « gratuité? ?? » va servir de base à notre réflexion.
-
un déficit compris entre 30 et 60 millions d’euros! BB va faire payer la facture aux contribuables lyonnais. Comme les titrait poliment Le Point, « on arrête les bêtises »!
-
tarification par zone ! Comme en IDF, ce sont es démagos qui vont gueuler !
Laisser un commentaire