Kimelfeld lâche ses coups face à Collomb

Publié le 16/02/2020

Invité à à plancher devant les membres de la Fédération du BTP, le président de la Métropole et candidat à sa propre succession a multiplié les coups de griffes vis-à-vis du maire de Lyon.

David Kimelfeld ne cesse de le répéter. Les élections métropolitaines ne se résument pas à un affrontement entre Gérard Collomb et lui. Et pourtant, jeudi devant les membres de la Fédération du BTP, le président de la Métropole n’en a eu (quasiment) que contre celui qu’il appelle systématiquement « mon prédécesseur ».

Première pique avec la volonté affichée de lisser les chantiers sur un mandat. « Je veux éviter « l’effet ketchup » cher à mon prédécesseur où tous les projets sortent ensemble à la fin du mandat car je sais que c’est difficile à gérer pour les entreprises du BTP », tance le candidat.

Après avoir souligné que Lyon a « l’un des réseaux de trams et de métros les plus courts d’Europe », il rappelle qu’il a évoqué il y a déjà quelques mois le doublement du budget d’investissement du Sytral, suscitant à l’époque nombre de critiques. « Maintenant c’est dans tous les programmes. Sans mauvais jeu de mot, j’oserai dire que nous avions alors un temps d’avance », en reprenant le nom des listes Collomb.

« Flou » et « déclarations d’intention »

Et d’enchainer après avoir lancé « je n’ai plus de complexes »  : « j’ai accéléré la programmation pluriannuelle d’investissement de la Métropole, j’ai débloqué le contrat de plan Etat-Région dont la négociation était au point mort car les deux présidents et leurs équipes ne se parlaient plus, j’ai également fait voter une subvention pour le Sytral afin de compenser la baisse votée précédemment ».

Avant de parler construction, toujours avec Gérard Collomb en ligne de mire  : « J’ai entendu mon prédécesseur dire qu’il n’y avait pas de crise du logement ». Pour influer sur les prix, David Kimelfeld veut faire passer les moyens de la Métropole en matière de réserves foncières de 150 à 350 millions d’euros et construire 50 000 logements sur le mandat. Côté écorénovation, après avoir rappelé qu’il a fait passer le budget Ecoreno’v de 30 à 50 millions d’euros, il entend consacrer 60 millions d’euros par an à ce poste durant le prochain mandat.

Ne cessant d’assurer qu’avec lui la continuité serait assurée du fait des personnes qui l’entourent – à commencer par Michel Le Faou pour les questions d’urbanisme -, le candidat estime « qu’il n’y a que François-Noël Buffet et moi qui pouvons travailler avec Laurent Wauquiez ». Et ce, avant de pointer « les déclarations d’intentions de mon prédécesseur » et « le flou » du candidat de la droite (« L’Anneau des sciences oui mais pas chez moi »). Sans oublier une petite pique pour Fouziya Bouzerda qui, à ses yeux, confond son mandat de présidente du Sytral et son statut de candidate collombiste dans ses interventions publiques.

« Qui a fait, fera »

David Kimelfeld se place ainsi en « candidat de l’expérience : qui a fait, fera ». Histoire de rappeler que Gérard Collomb n’a pas réalisé en vingt ans le bouclage du périphérique qu’il promet maintenant. « Quand l’homme était puissant, premier ministre après le Premier ministre, comme il disait lui-même, nous n’avons obtenu ni des financements pour l’Anneau des sciences, ni le véhicule financier pour le lancer dans la loi sur les mobilités ».

Le candidat anticipe même sur la suite devant un parterre qui avait acclamé Gérard Collomb quelques temps auparavant en estimant que le maire de Lyon n’a pas de réserves de voix et qu’il n’y aura pas d’accord avec François-Noël Buffet. Et de lancer devant des chefs d’entreprises qui ne cachent pas leurs craintes de voir arriver l’écologiste Bruno Bernard au pouvoir : « la question est de savoir qui arrivera en tête entre lui et moi et aura donc le leadership sur les orientations ».

Bruno Bernard l’a d’ailleurs suivi devant une salle plus clairsemée. Le candidat écologiste, dans un style plus ramassé et moins flamboyant, s’est surtout attaché à répondre concrètement aux interrogations, vantant notamment toute l’activité que son programme allait générer. Difficile néanmoins pour lui de recueillir plus que des applaudissements polis au bout d’une petite heure de prestation.

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