Les deux frondes à l’Anneau des Sciences

Publié le 14/02/2020

Une première réunion publique était organisée jeudi soir. Riverains des échangeurs et militants pro-climat se sont retrouvés pour dénoncer le bouclage du périphérique.

Rendez-vous était donné ce jeudi soir entre Brignais et Francheville. Un havre de paix dans la métropole, quasi inhabité, où seul un chien braillard vient rompre la quiétude des lieux. Si les opposants à l’Anneau des Sciences ont choisi ce site pour leur première grande réunion publique, c’est qu’il accueillera l’une des 7 portes du périphérique ouest. Démonstration est aussitôt faite de l’atteinte au cadre de vie. A Alaï, c’est encore pire : l’échangeur est au fond d’un vallon où coule un ruisseau.

« Rappelez-vous la Rocade Est »

Maternité, écoles, cours d’eau, hôpital, écoquartier et habitations : cartes projetées sur écran, les uns et les autres pointent les « désagréments » à attendre. Ce sont surtout les riverains qui donnent alors de la voix. Le reste de la soirée est animé par des militants pro-climat, plus jeunes, notamment le collectif Alternatiba (Action non-violente). « Rappelez-vous l’A46 et la Rocade Est qui devaient faire sauter le bouchon de Fourvière. L’infrastructure créé l’usage », tranche Denis Colas. « Offrez la vitesse, la fluidité et vous incitez les gens à habiter plus loin dans l’ouest de l’agglomération », complète Charles Raux, ingénieur de recherche au CNRS-LAET . L’argument financier est aussi brandi. Avec un coût pouvant aller jusqu’à 4 milliards d’euros, ce serait 175 millions par an que le Grand Lyon devrait débourser en dépit de la mise en concession de l’équipement. « C’est 1,3 fois ce que donne la Métropole au Sytral », compare, avec à-propos, Denis Colas. Celui-ci donnera un autre chiffre éloquent : avec un milliard d’euros, on peut faire 3,8 km de périphérique ouest, 6,3 km de métro, 40 km de tram, 200 km de voies de bus et 5000 km de pistes cyclables.

« Faites bien attention à votre bulletin de vote »

Au cours de la soirée, des alternatives ont été proposées. Comme améliorer le cadencement des lignes de bus 14, C19, C20, C21 et C24, pour Bernard Girard, président de Darly. Il souhaite aussi développer les TER de 5h à minuit, le tram-train de l’ouest lyonnais et une billettique commune entre les TER et les TCL. « C’est la bonne solution qui utilise les infrastructures existantes », appuie Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional (EELV) qui rappelle que la mise en service du tram train de l’ouest lyonnais n’a coûté « que » 300 millions d’euros.

Les prises de parole se sont succédé. Le député Cyrille Isaac-Sibille a vainement essayé de faire valoir son point de vue (pro-Anneau des Sciences) face à une assistance hostile. « Faites bien attention à votre bulletin de vote », s’est écriée une dame, rappelant que seul Gérard Collomb défend franchement le bouclage du périphérique.

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