Piétonnisation, rue de Marseille, Hôtel Dieu, immobilier : les propositions de Kimelfeld
Publié le 02/02/2020
Le candidat aux métropolitaines a dévoilé de nouveaux engagements en matière d’urbanisme ou de logement.
David Kimelfeld, un président « bâtisseur » ? Le candidat aux métropolitaines entend bien ne pas céder de pouce de terrain à Gérard Collomb connu pour avoir changé en profondeur l’urbanisme du Grand Lyon. Mais il marque aussi ses différences avec l’ex-ministre de l’Intérieur. C’est dans une relative confidentialité que nous a été envoyé un dossier de presse développant ses propositions dans des domaines aussi variés que l’accès au logement, la mixité sociale, la piétonnisation de la Presqu’ile ou la transformation de la rue de Marseille. Reprenons.
1/ Une Métropole multipolaire
David Kimelfeld vise l’objectif d’une métropole multipolaire, citant comme nouveaux centres de vie la Saulaie à Oullins, le Vallon des hôpitaux à Saint- Genis-Laval, Saint-Jean à Villeurbanne ou la Loupe à Albigny-sur-Saône. Des quartiers accueillant de nouveaux programmes immobiliers, des commerces, des équipements publics et des transports en commun.
2/ Piétonniser la Presqu’île les week-ends
Après cinq journées de test, le président sortant du Grand Lyon prend position en faveur de la piétonnisation de la Presqu’île, sur le périmètre où ont eu lieu les expérimentations. Mais il souhaite cantonner la mesure aux seuls week-ends, faisant le constat d’un échec des opérations conduites en semaine. Une nouvelle concertation sera toutefois nécessaire, avant le réaménagement des espaces publics et le bornage des rues. Le candidat préconise d’étendre le mouvement à d’autres communes, dans leur centre-bourg.
3/ Une esplanade pour l’Hôtel Dieu
David Kimelfeld propose une esplanade végétalisée devant l’Hôtel Dieu sur le quai Courmont (Lyon 2e). Pour ce faire, la trémie actuelle serait prolongée au nord jusqu’au pont Wilson. L’élu souhaite créer par ailleurs un embarcadère sur le bas-port, pour des navettes fluviales.
4/ Libérer la rue de Marseille du tramway
Afin de régler les nuisances multiples rencontrées à Guillotière, un cabinet indépendant avait été mandaté pour préconiser un réaménagement de l’espace public, comme le déplacement de la station de tramway au nord du cours Gambetta. David Kimelfeld reprend la proposition maximaliste, à savoir le report du T1 sur les quais du Rhône, de la Fosse aux Ours jusqu’à l’avenue Berthelot (la ligne emprunte déjà les quais au niveau de l’hôpital Saint-Luc Saint-Joseph). La rue de Marseille, délestée de rails, serait semi-piétonne, accessible aux seuls riverains, et limitée à 20 km/h. Le Grand Lyon souhaite par ailleurs acquérir la moitié du Clip, vouée à la démolition, et ainsi prolonger la diagonale Moncey.
5/ Des quartiers flottants
Le président sortant s’inspire-t-il du collectif qui a présenté un projet novateur dans notre numéro de janvier ? Il reprend l’idée « de quartiers flottants sur le Rhône et la Saône », sur le modèle de villes des Pays-Bas. Et d’un bassin nautique flottant lui aussi, a priori sur la rive droite du Rhône mais qui pourrait être à l’occasion déplacé.
6/ Des « forêts urbaines » en centre-ville
Végétaliser certaines places du centre-ville, comme République et Louis-Pradel : telle est l’intention du candidat, au point d’en faire « des forêts urbaines ». Une mesure destinée notamment à lutter contre les îlots de chaleur. On relèvera qu’il ne se prononce pas sur l’expérimentation de couloirs végétalisés, tels que testés actuellement par la Ville de Lyon, sur la rue Président-Herriot ou la rue de Brest.
7/ Le droit à verdir sa rue
L’élu veut instaurer un droit à tout un chacun de verdir sa rue au moyen de « mini-jardins citoyens ». Il serait rendu possible par de nouveaux aménagements sur la voirie réalisés par la collectivité. L’idée est inspirée de pratiques dans des grandes villes européennes et nord-américaines.
8/ Une clause Garnier
Le président sortant veut mettre en place une « clause Garnier » (du nom du célèbre architecte ayant marqué l’histoire de la ville) dans tout nouveau projet urbain pour verdir la ville. Cette norme reprendrait « un ensemble de règles contraignantes pour développer la végétalisation, encourager la récupération des eaux pluviales, recourir aux énergies renouvelables, favoriser l’usage de matériaux biosourcé… ». Michel Le Faou, vice-président à l’urbanisme, livre la philosophie de la mesure : « Plus on renforce la densité et plus on devra renforcer la végétalisation ». Cette clause, qui ne serait activée que dans les ZAC et projets urbains partenariaux (PUP), serait précisée à l’issue d’« assises de la Métropole » avec les professionnels du secteur.
9/ Plus de logements abordables
Le candidat rappelle avoir mis en place un office foncier solidaire (OFS) dissociant le coût du foncier qui reste propriété de la collectivité de celui des murs cédés à l’accédant. Le dispositif doit permettre un prix de sortie de 2780 euros le m2 pour Lyon et Villeurbanne et 2230 euros le m2 pour le reste de la métropole. Leurs bénéficiaires verseront toutefois une redevance correspondant au sol.
Lors du vote de la délibération créant l’OFS, le Grand Lyon ambitionnait de bâtir 950 logements de ce type par an (neufs et anciens rénovés). 150 sont en cours de construction. A présent, le président sortant porte l’objectif à 2000 « dès la mi-mandat ». Par ailleurs, il souhaite étendre l’encadrement des prix de vente de programmes neufs dans les grands projets urbains portés par la collectivité, comme Gratte-Ciel (Villeurbanne), les Girondins (Lyon 7e) ou l’Esplanade de la Poste (Dardilly).
10/ Le « permis de louer »
Sur le modèle des permis de conduire, un permis de louer serait nécessaire dans certains quartiers de l’agglomération « pour lutter contre les logements insalubres et les marchands de sommeil ». L’obligation faite aux bailleurs ne concernerait que « quelques poches », comme route de Vienne, certains quartiers de Saint-Fons et la Saulaie, précise Michel le Faou.
Commentaires
Commentaires sur Piétonnisation, rue de Marseille, Hôtel Dieu, immobilier : les propositions de Kimelfeld
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Une esplanade pour l’hôtel Dieu n’est pas une mauvaise idée. Enterrer la voiture, aérer les pistes cyclables et place piétonnes, oui. Est-ce que cela suffira pour empoussiérer moins cette superbe façade propre ? Rien n’est moins sûr.
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bonne idee esplanade de hotel dieu moin de voitute en surface et il faudrai aussi limiter les stationnement en surface pour plus d’arbres et plus de vrai piste cyclable separer des voitures
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Piétonnisation, rue de Marseille, Hôtel Dieu, immobilier : les propositions de Kimelfeld
L problème, c’est que allonger cette trémie, il faudra d’abord abattre les 10 arbres qui sont encore sur le terre plein central devant l’Hôtel Dieu, et peut être autant au nord du pont Wilson.
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