photo de Pierre-Antoine Pluquet

Prolongation de la concession du Rhône à la CNR : c’est parti pour la concertation

Publié le 19/04/2019

Concédée à la Compagnie nationale du Rhône en 1934, la gestion du fleuve arrive normalement à terme le 31 décembre 2023. La prolongation de cette concession jusqu’en 2041 fait l’objet d’une concertation publique à partir d’aujourd’hui.

Ce dossier fait plutôt figure d’exception dans l’environnement actuel. Jacques Archimbaud, le garant de la concertation, n’en fait pas mystère. Prolonger une concession, avec les enjeux économiques qu’elle comporte, eu égard aux règles européennes n’était pas acquis. Il faut que ce modèle original de gestion du fleuve débouche sur un projet équilibré et « financièrement neutre » pour avoir l’aval de l’UE.

A l’origine, en 1934, le Rhône est concédé à la CNR pour construire des barrages et produire de l’hydroélectricité, gérer la navigation et irriguer les cultures de la vallée du Rhône. Entre le fait qu’EDF ait longtemps été bénéficiaire de la production électrique et le fait que le dernier ouvrage ait été construit en 1966, il a été estimé comme légitime de prolonger la concession de 2023 à 2041 (75 ans d’exploitation du dernier ouvrage à partir de 1966).

Nouveau barrage sur le Rhône

Cette prolongation comporte quelques conditions. Tout d’abord une extension de 80 km et 3 000 hectares du domaine concédé, au nord mais surtout au sud avec la Camargue. Ce qui ferait un total de 550 km de fleuve et 30 000 hectares. Outre, les 100 millions de redevance annuelle versés en moyenne à l’Etat, la CNR aurait également l’obligation contractuelle d’investir 160 millions d’euros sur cinq ans au profit des territoires, soit un peu plus que la moyenne annuelle actuelle (30 millions). Enfin, 500 millions d’euros de travaux sur 18 ans sont prévus. Près de la moitié de cette somme – 230 millions d’euros – étant dévolue à un nouveau barrage hydroélectrique situé à Saint-Romain-de-Jalionas (Isère).

Outre ses trois missions d’origine (énergie, navigation, irrigation), la CNR doit également faire face à un enjeu environnemental important entre la préservation de l’écosystème de la vallée du Rhône et le changement climatique qui pourrait amener le fleuve à perdre 40  % de son débit d’ici 2050.

Cette prolongation de la concession fait donc l’objet d’une concertation préalable encadrée par la commission nationale du débat public du 19 avril au 30 juin avec un « cahier d’acteurs », quatre réunions territoriales, des ateliers thématiques et une réunion de clôture à Lyon. Le rapport étant rendu dans le mois suivant la clôture. Les décrets de prolongation sont attendus pour fin 2020 au plus tard.

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