Zone à faibles émissions : premières verbalisations en 2020
Publié le 28/01/2019
David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, a donné le coup d’envoi de la première phase de la zone à faibles émissions (ZFE), qui restreindra l’accès au cœur de l’agglomération pour les véhicules utilitaires et les poids-lourds les plus polluants. Ce lundi, les élus métropolitains ont adopté la mesure à l’unanimité.
Un an pour communiquer et sensibiliser, après viendront les verbalisations. Le président du Grand Lyon, David Kimelfeld, a confirmé vendredi dernier le démarrage en trois temps de la zone de faibles émissions (ZFE). Celle-ci vise à interdire l’entrée en coeur d’agglomération des véhicules les plus polluants, qu’ils soient utilitaires légers ou poids lourds – les voitures particulières ne sont pas à ce stade concernées. Le périmètre englobe Lyon, Villeurbanne, Vénissieux, Bron et Caluire. Dès 2020, l‘accès à cette zone sera interdit pour les véhicules non classés ou disposant de vignettes Crit’Air 4-5 (soit les poids-lourds diesel de plus de 11 ans, les véhicules utilitaires légers de plus de 14 ans et les véhicules essence de plus de 23 ans). Les contrevenants seront soumis à une amende de 68€ pour les utilitaires légers ou de 135€ pour les camions. L’année suivante, la mesure se durcira encore et les Crit’Air 3 seront aussi frappés d’interdiction. Selon le Grand Lyon, 50% des émissions de dioxyde d’azote seront réduites entre 2015 et 2021 à la faveur de ce plan. L’agglomération lyonnaise compte près de 50 000 habitants surexposés au dioxyde d’azote et 90% d’entre eux se situent dans les villes incluses dans le périmètre.
Des dérogations seront fixées pour certaines situations spécifiques, par exemple les ambulances et véhicules pompiers… En parallèle, des aides financières seront également proposées afin de faciliter l’acquisition d’automobiles propres (5000 euros pour un utilitaire électrique, 10 000 euros pour un poids lourd électrique). Le budget alloué pour ces subventions s’élève à 1 million d’euros sur les trois ans. « L’emploi reste notre objectif majeur, nous avons dû faire avec, pas faire contre », a explique Thierry Philip, vice-président en charge de la Santé.
Interdire le diesel ?
Le dispositif a été adopté ce lundi en conseil métropolitain à l’unanimité. Loin de déplorer les restrictions à circuler, les voix critiques se sont élevées pour inviter la collectivité à aller plus loin et interdire la circulation des voitures des particuliers les plus émissives. Gilles Vesco (centre, non inscrit) s’est insurgé contre ces « demi-mesures ». « Nous n’avons plus le temps de passer du temps à gagner du temps », a-t-il lancé. Il a détaillé les pathologies véhiculées par les particules fines, jusqu’à celles, inférieures à un micron, qui se logent directement dans le cœur et le cerveau où elles peuvent être responsables de « démences ». Pierre Hémon (EELV) voit dans la ZFE « des petits pas qui arrivent après un long sur place », réclamant l’extension du périmètre à l’ensemble de l’agglomération. Il a, comme Gilles Vesco, demandé que soit étudiée l’interdiction de circuler pour les voitures particulières les plus polluantes, relevant que les véhicules dits légers émettent 60% des particules fines inférieures à 2,5 ųg/m3 et 40% des oxydes d’azote. Il a demandé que l’interdiction totale du diesel soit envisagée en 2024 ou 2025, « comme Amsterdam, Grenoble, Rome ou Londres ». David Kimelfeld a conclu le débat en assurant avoir voulu « prendre le taureau par les cornes », ne s’interdisant pas d’aller plus loin. « Il s’agit d’être pragmatique, de commencer quelque chose ».
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