La très positive rénovation de KTR
Publié le 31/05/2018
L’entreprise, spécialisée dans les composants mécaniques, a investi dans un nouveau siège social français à Dardilly en réhabilitant de fond en comble un bâtiment industriel des années 70. Ou comment une rénovation peut être à la fois performante sur le plan énergétique et écologique.
Construire des bâtiments énergétiquement performants, on sait faire. Le gros enjeu des années à venir c’est la rénovation de l’existant. KTR France montre en quelque sorte l’étendue des possibles. Implantée en France depuis 1995, l’entreprise allemande était installée à Dardilly et ne souhaitait pas en bouger. Reste que, mis à part dans de grands programmes avec des locaux en série, difficile de trouver du foncier disponible sur la commune. D’où l’idée de relever le challenge de la réhabilitation.
Un challenge car ce bâtiment industriel des années 70 avait déjà fait fuir des acheteurs potentiels vu les travaux à réaliser. « On a gardé la structure et les fondations », résume Pierre Martin, le dirigeant de la filiale française. Ce défi il l’a relevé avec Marc Campesi et Diagonale Concept. « Nous avons réhabilité l’enveloppe pour qu’elle devienne performante, détaille le maitre d’oeuvre. Ce n’est toutefois pas un cocotte minute, elle demeure respirante. L’isolant sent bon la paille : c’est du chanvre. La façade est en kraft compressé. Il s’agit d’obtenir à la fois une performance écologique, énergétique et environnementale ».
Le bâtiment demeure très vitré et chaque détail compte : le sol acoustique en résine absorbante pour éviter de faire du bruit en marchant, tout comme les poignées de portes bactéricides ou les panneaux de mousse en lichen qui ont une fonction acoustique mais absorbe et relâche également l’humidité sans pour autant nécessiter d’entretien. Dehors, des gravillons recyclés ont remplacé les enrobés, les bordures sont en bois plutôt qu’en béton, il y a un hôtel à insectes, de l’hébergement pour les rongeurs et des essences locales végétaient l’ensemble.
Sur le toit, des panneaux photovoltaïques hybrides sont refroidis par de l’eau pour être plus performants. Celle-ci est réinjectée dans la roche à 150 mètres de profondeur afin de stocker les calories. Cette même eau permet de chauffer l’hiver en circulant dans le plancher. L’énergie de ces panneaux est revendue tandis que d’autres, en façade, servent à la consommation domestique comme le fonctionnement de la pompe pour l’eau. Les écoles d’ingénieurs commencent à venir visiter ce bâtiment éco-responsable autonome dont le fonctionnement tous usages confondus demeure positif. Le tout pour un investissement de trois millions d’euros, achat compris, et pour vingt ans.
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