Une tour à la Cité Internationale ?
Publié le 01/01/2018
Au cours des années 80, plusieurs intentions de tours se développent. A la Cité internationale encore en projet, les esquisses donnent à voir une tour, parfois adjointe d’une jumelle. Elle ne se fera cependant pas. Récit.
Dans le sillage du Crayon, plusieurs projets émergent. “On voyait des croquis de tours un peu partout, comme rue Marietton, avenue Berthelot ou encore à la Cité internationale”, se rappelle un proche de Henry Chabert, ex-adjoint à l’urbanisme. Pour canaliser ces énergies, Michel Noir commande à l’agence d’urbanisme, assistée de Michel Autheman, chargé de mission à l’équipement, une étude sur la silhouette lyonnaise. Ce rapport fixe une hauteur limite aux futures érections qui ne devront dépasser l’altitude de la basilique de Fourvière. Les tours seront massées à la Part-Dieu (castrum) même si des “événements exceptionnels” d’une hauteur de 80 mètres sont admis, comme au confluent ou à la Cité internationale.

Absente des premières esquisses, une tour avait fait irruption des plans de l’architecte Renzo Piano, de 120 à 140 mètres de hauteur. On lui adjoint même parfois une petite jumelle. Mais au fil des croquis, la coquetterie se ratatine. “Une tour croupion”, s’écrie Pierrick Eberhard, notre chroniqueur alors journaliste au Progrès, à la vue de plans d’une tour de 90 mètres. Le projet est questionné par la proximité de la grille du parc de la Tête-d’Or, classée. “Le parc de la Tête-d’Or, surplombé par la tour, perdait sa qualité de sanctuaire. Il devenait le jardin de la tour”, glisse Jean Frébault, ex-directeur de l’agence d’urbanisme et directeur au sein du ministère de l’Équipement. Ce n’est toutefois pas un obstacle juridique qui aura raison de la tour, mais la crise économique des années 90. La Cité se bâtit sans elle. “Si la tour n’a pas été construite, c’est parce qu’elle n’était pas assez bonne. Trop petite, trop maigre pour des bureaux qui ont besoin de plateaux de 1000 à 1200 m2 mais des étages de cette taille interdisent d’obtenir l’élégance recherchée ici”, tranchera, sans regret, Renzo Piano*.
*Penser la ville heureuse, éd. Parenthèses, 2011.
Retrouver dans notre dernier numéro le dossier « Les 20 grands projets qui auraient changé Lyon » : les îles artificielles sur la Saône, le pont entre Croix-Rousse et Fourvière, le stade de l’OL à Vénissieux, une autre Confluence à la Feyssine, le métro à la Confluence et la Doua, la tour qui aurait dû être construite à la place d’Oxygène… Nouveau Lyon, 2,40 euros chez votre marchand de journaux.
Commentaires
Commentaires sur Une tour à la Cité Internationale ?
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Et bien , heureusement que ça n’a pas été fait ! La Cité Internationale est bien intégrée à son environnement et une tour à cet endroit aurait gâché la valeur du site et du parc de la Tête d’Or. Merci en tout en cas pour cet article.
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