A45 : les organisations patronales ne relâchent pas la pression
Publié le 02/10/2017
Ils craignent un renoncement de l’Etat. « L’A45 n’est plus un projet mais un chantier abouti qui n’attend plus que la signature de la ministre des Transports », a résumé le président de la CCI, Emmanuel Imberton.
25 ans qu’ils attendent la nouvelle autoroute Lyon/Saint-Etienne ! Medef, CPME (ex-CGPME), chambre de commerce, industriels, transporteurs routiers… de la Loire et du Rhône, rassemblés derrière le collectif A45, organisaient ce lundi une conférence de presse. « L’A45 n’est plus un projet mais un chantier abouti qui n’attend plus que la signature de la ministre des Transports », a résumé le président de la CCI, Emmanuel Imberton. « Nous n’avons pas vocation à devenir un Notre Dame des Landes », a-t-il martelé.
« Peut-on avoir confiance en l’Etat français ? »
Ils croyaient bien la tenir, leur nouvelle autoroute, quand l’engagement de la Région permettait de boucler le tour de table financier. Surtout que l’avis du Conseil d’Etat était favorablement tombé. Oui, mais voici que le projet est à présent remisé parmi toutes les grandes infrastructures qui passeront sous les fourches caudines des réductions budgétaires. La décision finale sera prise début 2018.
L’inquiétude est palpable. Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, est revenu bredouille d’un rendez-vous avec le Premier ministre, le 26 septembre. Au retour de Paris, il n’hésitait plus à lâcher ses coups. « Le Gouvernement, afin de corriger les erreurs du passé, a décidé d’hypothéquer l’avenir d’un dossier majeur concernant un équipement structurant de portée nationale et européenne (…) Est-ce ainsi que le Président de la République prétend construire l’avenir de la France, prenant ainsi en otage les générations futures par le refus du respect de la parole donnée par l’Etat ? », attaquait-il dans un communiqué.
Ce lundi, le ton était à peine plus mesuré. « L’heure est grave », a solennelisé Benoit Fabre, président du Medef de la Loire. « Peut-on avoir confiance en l’Etat français ou non ? ». Il s’est fait le représentant d’un territoire en proie aux difficultés économiques, appelant les autorités « à ne pas laisser mourir les gens ». Les milieux patronaux redoublent d’arguments pour convaincre l’opinion lyonnaise, très réticente, de l’intérêt de l’ouvrage. Citant pèle mêle 1700 emplois directs créés, 30 000 actifs stéphanois qui travaillent dans le bassin lyonnais, un amortissement de l’investissement en quatre à cinq ans, un impact négatif de l’absence d’autoroute directe évalué à 500 millions par an, une A47 anxiogène « qui génère du stress au travail », un nouvel axe qui relierait « Gibraltar au nord de l’Europe »… et « un projet écologique » ! La CPME a affirmé que 300 millions sur 1,2 milliard du projet seraient alloués à l’environnement. « L’A45 va réduire considérablement les gaz à effet de serre et la consommation de carburant dans les bouchons », avance l’un de ses représentants, qui assure que la nouvelle autoroute ferait « diminuer la pollution ».
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