Six installations de la 1ere Biennale d’architecture de Lyon
Publié le 05/05/2017
L’événement aura lieu du 8 juin au 9 juillet à la Sucrière (Lyon 2e). « Nous voulons montrer comment l’architecture et la ville se réalisent », selon Isabelle Leclercq, présidente de la BAL.
De grands noms de l’architecture comme Renzo Piano, Santiago Calatrava, Jean Nouvel, Rudy Riciotti ou Christian de Portzamparc ont laissé leurs empreintes à Lyon. Et la Métropole fourmille toujours de grands projets, à la Confluence ou la Part-Dieu. C’est dans cet élan inspirant que s’organise la première biennale d’architecture de Lyon (BAL) qui aura lieu du 8 juin au 9 juillet, à la Sucrière, berceau des fantasques docks lyonnaises. Lors de sa présentation ce mercredi, Michel Le Faou, adjoint à l’urbanisme, a rappelé que la Ville s’est dotée depuis longtemps d’un architecte conseil, le signe d’une attention au paysage urbain façonné.
Une trentaine de propositions ont été retenues par le comité scientifique et artistique, sous le signe de l’utopie appréhendée « comme un chemin de traverse pour faire bouger les lignes de la réalité plutôt qu’une posture de visionnaire ». « Pour ces équipes, le temps de la Biennale constitue une étape intermédiaire de commencement ou de finitude d’une démarche de recherche déjà engagée », précise le dossier de presse. Par le mot d’ordre « processus et pratiques », la BAL veut « montrer comment l‘architecture et la ville se réalisent », selon Isabelle Leclercq, présidente de l’événement.
Parmi les temps forts, la vente aux enchères caritatives d’objets légués par les partenaires de l’événement et orchestrée par Me Aguttes au bénéfice d’architectes sans frontière, une ONG qui conduit des actions de soutien auprès de personnes en situation d’exclusion et d’habitat précaire.
« Aire d’attente »
Coup de projecteur sur le territoire de la friche et du chantier, « des espaces en latence entre deux temporalités, ce qui a été et ce qu’il n’y a pas encore ». Fabriques Architectures Paysages et Thierry Boutonnier ont choisi d’ensemencer de graines de lin, de chanvre et d’orge à la Confluence, près de l’Hôtel de Région, « un site pollué ». Cette opération est ponctuée de différentes étapes : semis, récolte et fauche, autant de temps forts conclus par un méchoui et un bal champêtre.
« La source »
Anna-Andrea Obé-Gervais er Yuan-Mei Kan imaginent un avenir où l’eau courante n’est plus. Privés de robinets et de canalisations, les citadins retrouvent le chemin du puits, et de sources aériennes – tantôt pleines, tantôt vides – qui récupèrent l’eau de pluie. Les citoyens se dirigent vers ces nouveaux espaces collectifs « avec conscience de leur mortalité », promet le collectif. « Nous ne savons pas si un tel lieu sera sanctuaire ou un champ de bataille », indique le synopsis.
« Gaspillez votre temps, pas les matériaux ! »
La péremption de nos objets, la récupération, la 2e vie : ce sont les thèmes de deux installations, l’une composée de skis, l’autre de coques de bateaux. « Même considéré comme un déchet, tout matériau a encore des propriétés mécaniques (résistance, rigidité, capacité de flexion) qu’il est important de valoriser », stipule le dossier de presse à propos des elastric gridshells ainsi créées (que l’on peut traduire par coques grillagées).
« Les iles blanches »
0101 s’attarde sur les terres vierges de Google Map, qui échappent à ces vues satellitaires qui captent indifféremment espaces publics et sphères privées. Un clin d’œil aux cartes de navigation des grands explorateurs qui s’élançaient à la découverte des nouvelles terres. Cette création vise aussi à nous questionner sur notre besoin de retrait, d’intime, de secret.
« Qui es-tu, brique ? »
Alors que le pisé, la bauge et le torchis réinvestissent les architectures contemporaines, ce collectif (Amaco / Gian Franco Noriega) met à l’honneur la brique en terre crue, l’un des premiers matériaux créés par l’homme. « Partie d’un tout », dit d’elle l’étymologie, qui existe sphérique, cylindrique, conique ou trouée comme à l’image.
« Sols! »
Associant chercheurs, architectes et artistes, cette œuvre s’attarde sur la pellicule terrestre à la rencontre de la lithosphère de l’atmosphère et de la biosphère, un milieu fragile qui est aussi un territoire administratif, support à la nationalité et à la propriété. Convoité, exploité ou magnifié par les agriculteurs, les chasseurs, les promoteurs, les paysagistes…
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