Retour vers le futur pour la maison du Chamarier

Publié le 23/11/2016

L’édifice Renaissance, situé au coeur du Vieux-Lyon, va être restauré pour accueillir  – outre des commerces et des logements – un Fab Lab dédié au patrimoine.

L’affaire aura pris du temps mais la renaissance de la maison du Chamarier est (enfin) programmée. A l’angle des rues Saint-Jean et de la Bombarde, il s’agit d’un des édifices Renaissance les mieux conservés de la ville, au coeur du Vieux-L.yon et du site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Comme son nom l’indique, elle abritait le Chamarier, haut dignitaire du « Chapitre de Saint-Jean » et maître des clés de la ville. Sa maison était donc logiquement adossée au mur d’enceinte canoniale, à côté de la porte Froc, et notre homme était le premier à accueillir les visiteurs de marque.

RDC couleur

Patrimoine d’avenir

Il n’y a plus de Chamarier, ni d’enceinte canoniale (elle mesurait une quinzaine de mètres de haut) depuis longtemps mais il reste cette demeure du XVIe siècle (avec des éléments du XIIIe) à la vie chaotique. Léguée à la Ville de Lyon – qui ne peut s’en séparer – en 1907, classée monument historique en 1937, ses logements sont vides depuis bientôt 30 ans. Seule une restauration a été effectuée en 2005 du fait de l’état précaire de l’édifice. Cela fait des décennies que les défenseurs du patrimoine attirent l’attention sur la nécessité de lui trouver un avenir. C’est chose faite.

La Ville de Lyon va signer un bail emphytéotique de 99 ans (loyer: 12 000 euros annuels) avec le groupement de promoteurs Vista-Immogal, en charge de la réhabilitation de la maison du Chamarier. Outre la pâtisserie déjà présente (La Marquise) rue Saint-Jean, un caviste (Georges dos Santos du Georges Five et d’Antic Wine) va s’installer rue de la Bombarde. Neuf logements sont prévus en étage. Surtout un Fab Lab dédié au patrimoine va y voir le jour. En sous-sol, la partie « Fab » avec scanner et imprimante 3D, découpe laser, etc. Au-dessus, le « Lab » destiné à accueillir pour 2 ou 3 ans des porteurs de projet en lien avec le patrimoine afin de leur permettre de se lancer. Dans la même veine, le hall accueillera une maquette du quartier et une librairie avec, pour cible principale, les touristes.

La façade de la rue de la Bombarde et les évolutions architecturales sur plusieurs siècles (Charlène Azé – RL&A).

La façade de la rue de la Bombarde et les évolutions architecturales sur plusieurs siècles (Charlène Azé – RL&A).

« Mur rideau »

Bien évidemment, cette restauration s’effectuera dans le respect et la mise en valeur de cet édifice classé. Elle se fera sous la houlette de Didier Repellin via le cabinet RL&A. L’architecte en chef des Monuments historiques demeure intarissable sur les qualités de la maison: le « mur rideau» (quasi) uniquement composé de fenêtres sur la façade Renaissance de la rue Saint-Jean, le côté de la rue de la Bombarde avec des architectures allant du XIIe au XVIIIe siècle (c’est ce type d’évolution sur un même site qui a permis à Lyon d’être distinguée par l’Unesco), les fenêtres d’angle du XVe dans la tour, etc. La réhabilitation des lieux va permettre de refaire les meneaux et traverses manquant rue Saint-Jean ou de (re)découvrir, entre autres, les plafonds et encadrements de portes à l’intérieur.

Plus de 100 ans après avoir « hérité » de la maison du Chamarier, la Ville de Lyon lui a (enfin) trouvé un avenir.

A.B.

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