Déclassement de l’A6/A7 : un réaménagement en trois temps

Publié le 08/07/2016

Rétrécissement des voies et couloirs de bus pourraient être actés avant 2020 sur l’A6/A7, a précisé Gérard Collomb lors d’une conférence de presse. Les poids lourds seraient aussi interdits de circuler sur le périphérique et la Rocade Est.

 

Lundi, une délibération sera votée en conseil métropolitain pour demander officiellement à l’Etat le déclassement de l’autoroute A6-A7 entre Pierre-Bénite et Limonest. Les 16 km de bitume passeraient alors sous compétence métropolitaine. Un décret, attendu d’ici à la fin de l’année, devrait entériner le transfert.

Ce vendredi matin, Gérard Collomb a exposé les premières pistes de réflexion. Comme attendu, la perspective d’une avenue paysagère, avec vélos, rollers et passages piétons n’est pas pour demain, d’un horizon lointain. Mais plusieurs actions seront entreprises au cours des prochaines années. Pour apaiser les maires de l’Est qui pourrait supporter un surcroît de trafic, il est demandé à l’Etat de faire interdire la circulation des poids lourds de plus de 7,5 tonnes en transit, tant sur l’autoroute déclassée, que sur le périphérique et la rocade est. Il restera tout de même à faire respecter une disposition trop peu appliquée.

2017/2020

A court terme, la collectivité va modifier la signalétique et tenter de changer l’ambiance autoroutière de l’axe. Outre l’interdiction des poids lourds, la Métropole envisage des couloirs de bus, partagés avec les taxis et le covoiturage. La diminution des vitesses autorise un rétrécissement des voies et le gain de « quelques mètres » sur les deux sens. Autant d’espace donné aux modes doux et à la végétalisation. A ce stade, le changement concernera surtout Lyon et la Confluence.

2025

A cet horizon, le métro B sera prolongé jusqu’aux Hôpitaux Sud, le tramway T6 jusqu’aux Hôpitaux Est voire la Doua, C3 disposera d’un itinéraire plus rapide. Mais l’amélioration viendrait surtout de la réalisation d’un contournement autoroutier par l’est, à la faveur de la reprise du shunt de Manissieux (St-Priest) ou d’un barreau autoroutier entre l’A46 et l’A432 (aéroport St-Exupéry). Une étude, cofinancée par l’Etat, devrait en préciser le tracé l’an prochain.

Ce ring permettrait d’abaisser à 80 000 véhicules/jour le nombre de voitures circulant sur l’A7 au niveau de Confluence, contre 115 000 aujourd’hui. « Un boulevard apaisé prend forme dans l’agglomération », annonce Gérard Collomb. Il reste cependant deux inconnus de taille : les automobilistes ne continueront-ils pas d’emprunter l’itinéraire direct au lieu des 35 km supplémentaires par l’Est ? Sur ce point, le président de la Métropole continue d’évoquer un péage de transit, entre Anse et Ternay, qui serait basé sur les temps de parcours pour pénaliser le grand transit qui passe sous Fourvière. L’autre point d’interrogation concerne l’A45 Lyon/St-Etienne, projet qui a reçu jeudi le feu vert du conseil régional. Branchée sur l’A450 (Lyon / Brignais), la nouvelle autoroute devrait apporter un trafic supplémentaire sur Pierre-Bénite. Pour en atténuer les conséquences, la Métropole demande un barreau entre l’A45 et l’A46.

2030

C’est l’horizon lointain du bouclage du périphérique lyonnais, par la réalisation de l’hypothétique Anneau des Sciences (Porte de Valvert/porte de St-Fons). Il permettrait de diminuer à 50 000 véhicules/jour le trafic sur l’ex-autoroute. Au niveau de la Confluence, la circulation se ferait sur 2×2 voies, avec plusieurs carrefours. A hauteur de Limonest, un terre plain de plusieurs mètres de large séparent les deux sens de circulation. A Pierre-Bénite, les esquissent montrent des quais offerts à la promenade et au jeu.

Des bus sur l’autoroute

Plusieurs lignes reliant l’ouest au centre de l’agglomération pourraient bientôt emprunter l’actuelle autoroute, comme la ligne 15 (Vernaison/Bellecour) et C10 (St-Genis/Bellecour). La ligne 15 pourrait ainsi marquer un arrêt à la gare d’Oullins, a précisé Annie Guillemot, présidente du Sytral, et la ligne 6 (Techlid/Gare de Vaise) prononcer son terminus à Perrache. Sont aussi évoqués la création d ‘une ligne directe reliant Tassin à Perrache, et l’aménagement de nouveaux parcs relais.

Pour aller plus loin, lire le dossier « Lyon sans autoroute, un changement vraiment radical ? » dans le magazine Nouveau Lyon actuellement en vente chez votre marchand de journaux.

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