Grand Lyon Habitat fait du sur mesure pour les gens du voyage

Publié le 05/07/2016

L’utilisation de la filière sèche permet de construire ces 14 maisons à la limite du 7e et du 8e arrondissement en un temps record (dix mois !). Tout a été étudié pour que la sédentarisation se passe au mieux.

 

Parties le 17 février de la rue Surville (8e), les familles de gens du voyage devraient être de retour pour Noël. Les 14 logements qui vont les accueillir sur le terrain à proximité de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu sont en train d’être construits en filière sèche. D’où ce chantier express. Les murs, en ossature bois, étanches à l’eau et à l’air, sont préfabriqués en atelier. Il « suffit » ensuite d’en assembler huit ou neuf pour bâtir une maison. Au final, il sera toutefois difficile de savoir qu’il s’agit d’une structure en bois puisque celui-ci sera recouvert.

Organiser la relation avec l’extérieur

La filière sèche, contrairement à la filière humide, consomme moins d’énergie, produit moins de déchets et de nuisances sur le chantier, est plus rapide et moins sujette aux aléas climatiques. Avec 29 cm d’épaisseur, l’ossature réalisée par Socopa doit répondre à un double défi en matière d’isolation: l’acoustique et le thermique. L’acoustique car la ligne Lyon-Grenoble passe à proximité immédiate et le thermique pour que les charges soient les moins élevées possibles. Les logements correspondront à une étiquette énergétique A avec une quarantaine d’euros de charges mensuelles s’ajoutant au loyer (300 euros pour un T2, 361 pour un T3, 400 pour un T4).

Il faut aussi signaler le travail de l’architecte François Torrecilla qui – à force d’échanges – a conçu ces logements pour répondre au mieux aux spécificités de ces gens du voyages sédentarisés à cet endroit depuis plus de dix ans et qui ne voulaient pas aller ailleurs, malgré un environnement peu riant. Il y a évidemment la relation avec l’extérieur à organiser. Là, c’est une allée centrale de plus de 18 mètres qui permet de garer devant chaque maison une voiture et… une caravane. Même si l’expérience montre que celle-ci finit par disparaître.

Cinquième site pour sédentarisés

Après l’espace collectif, on rentre dans un bâtiment en U qui permet d’avoir une traversée minimale de la sphère privée pour accéder au patio pouvant faire office de cuisine d’été et au jardin. On peut recevoir à l’extérieur tout en préservant l’intime.

Cette opération d’un coût de 2,35 millions d’euros menée par Grand Lyon Habitat est subventionnée pour un tiers (Etat, Métropole, Ville, Région). Après Saint-Genis-Laval, Chassieu, Pierre-Bénite et Saint-Priest, ce sera le cinquième ensemble accueillant des gens du voyage sédentarisés dans l’agglomération. Le plus abouti aux dires de tous du fait de la prise en compte des spécificités exprimées par les (futurs) habitants.