Aguettant mise plus que jamais sur Lyon
Publié le 12/05/2016
Le laboratoire pharmaceutique a inauguré aujourd’hui les 8 500 m2 de son nouveau site à Gerland où l’on retrouve à la fois le siège de l’entreprise, sa partie R&D et l’usine de production. L’idée de délocaliser a été écartée.
Du bleu, du blanc, de la transparence: la métaphore de l’eau choisie par le cabinet Sud Architectes pour symboliser l’activité d’Aguettant est assez… transparente. Mais derrière les épaisses façades et sous les toitures végétalisées, au coeur du Biopôle de Gerland, se dissimule un choix stratégique. Le laboratoire pharmaceutique, fondé il y a plus de 130 ans à Lyon, a décidé de poursuivre son histoire ici (1 rue Alexander Fleming, à côté du parc de Gerland).
Renforcer les synergies
Plutôt que de délocaliser sa production alors que son usine avait 55 ans, Aguettant a choisi d’en construire une nouvelle à Gerland. « Les hommes et les femmes qui travaillent avec nous ont un savoir-faire dont il aurait été dommage de se passer, explique Sébastien Aguettant, le président du conseil de surveillance. Nous voulons faire de ce nouveau site où les liens et les synergies entre recherche & développement et production ont été renforcés une vitrine technologique. Délocaliser aurait brisé un maillon de la chaîne ». Le laboratoire a donc investi 40 millions d’euros pour voir naître cet ensemble de 8 500 m2 avec Sogelym-Dixence à la maîtrise d’ouvrage.
Avec 4 800 m2 dédié à la production et 1 000 m2 de laboratoire de recherche, le site et ses 280 salariés se sont pour partie implantés sur des terrains de la Ville. Ce qui permet à Gérard Collomb de déjà lorgner sur les 28 000 m2 constructibles libérés à proximité du nouveau siège. Et le maire de Lyon de vanter « L’effet boule de neige du Biopôle de Gerland. Le cluster est passé de 9 entreprises à l’origine à 130 aujourd’hui. On s’impose désormais sur la carte mondiale des sciences du vivant ».
Un « site FDA »
Aguettant est d’ailleurs assez symbolique de cette internationalisation. L’export est passé de presque rien à un quart du chiffre d’affaires (106 millions en 2015, +26% en quatre ans) depuis 2012. Et le laboratoire table sur du 50/50 d’ici cinq ans. Il produit aujourd’hui deux millions de seringues pré-remplies (il a lancé la première en Europe en 2009). Il devrait passer à trois millions l’an prochain et atteindre les huit millions (la capacité de sa nouvelle chaîne de production) d’ici deux à trois ans.
Parmi ses cibles, les Etats-Unis. Le projet Go America vise à faire de Gerland, d’ici 2018, un « site FDA », c’est-à-dire satisfaisant aux normes de la Food & Drugs Administration, le gendarme sanitaire américain, afin de pouvoir exporter massivement sa production outre-Atlantique.
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