Déplacements : faut-il contraindre davantage les voitures ?
Publié le 11/04/2016
Le débat sur la révision du Plan de déplacements urbains a été lancé. Les écologistes préconisent l’instauration d’un péage urbain, d’une zone de circulation restreinte et d’une vignette multimodale qui serait aussi acquittée par les automobilistes.
Comment poursuivre le rééquilibrage des modes de transport dans la métropole lyonnaise ? L’enquête Déplacements du Sytral, présentée en début d’année, montre un recul de la part de la voiture dans toutes les mobilités, passée de 48 à 42 % entre 2006 et 2015. Dans le même temps, les transports en commun ont progressé de 15 à 19% et la marche à pied de 33 à 35%. Comment aller plus loin, à l’occasion du nouveau Plan de déplacements urbains qui sera adopté en 2017 ?
Anneau des Sciences : « une affaire enterrée »
Ce lundi, les écologistes ont présenté leur contribution. Sans surprise, ils s’opposent à la réalisation de l’A45 et de l’Anneau des Sciences (périphérique ouest). « On ne tire pas sur un corbillard. Cette affaire est enterrée », tranche même Pierre Hémon, conseiller métropolitain et membre du Sytral. Ils soutiennent le déclassement de l’A6/A7 entre Pierre-Bénite et Ecully, qui pourrait survenir en mai, et l’instauration d’un péage de transit – une étude est en cours – pour éloigner la circulation nationale et internationale du cœur de l’agglomération. Ils souhaitent aussi l’instauration d’une vignette multimodale pour les habitants de Lyon et Villeurbanne, qui serait acquittée par les automobilistes et qui donnerait droit à l’utilisation des transports en commun et des routes. Et, comme si cela ne suffisait pas, ils veulent bien aussi d’une zone à circulation restreinte. Près de deux cents villes en Europe ont adopté ce type de « low emission zones » (85% d’entre elles sont basées en Allemagne et en Italie) à l’intérieur desquelles l’accès est interdit aux véhicules les plus polluants. Alors que les investissements publics pourraient se tarir, les écolos appuient des politiques plus restrictives à l’égard des voitures.
Des voies de bus sur le périphérique
Pour ne pas défendre uniquement une écologie punitive, Pierre Hémon a lancé l’idée d’une prime de remplacement pour les vieux diesels, notamment pour les artisans. Il préconise aussi de réserver une voie dédiée sur le périphérique à l’autopartage (trois personnes au moins dans un même véhicule). S’ils ne sont pas pour le prolongement de lignes de métro « qui coûtent bonbon » dixit Hémon, les écologistes sont favorables à la future ligne T6 entre Gerland et les Hôpitaux Est, demandant son extension à Villeurbanne après 2020. Ils sont aussi favorables à la création d’un tramway St-Fons/Vénissieux/Vaulx-en-Velin, d’une ligne forte Francheville-Perrache, et de lignes de transport par câble (vers le parc de Miribel-Jonage, entre La Mulatière et la Confluence ou à Givors). Ils demandent à ce que le périphérique, l’A43 (Lyon-Chambéry) et l’A6/A7 accueillent des voies de bus.
Des vélos dans les trams et métros
Europe-Ecologie les Verts s’appuie aussi sur les résultats de l’enquête Déplacements pour réclamer une politique plus favorable au vélo. Car malgré Vélo’V, Lyon n’est pas devenue Amsterdam – ni même Strasbourg. La part des bicyclettes dans les déplacements métropolitains est restée inchangée entre 2006 et 2015, à 2%. Et à Lyon et Villeurbanne desservies par les vélos rouges, cette proportion est seulement passée de 2 à 3%, ce qui n’a rien de révolutionnaire. Béatrice Vessiller, vice-présidente au Grand Lyon, propose notamment de travailler sur le franchissement des grands axes routiers en deux roues (périphérique, A43). Et de permettre la présence des vélos dans les trams et métros, hors heures de pointe.
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