La signature du contrat territorial 2015-2020 permet de lancer la première phase des travaux de restauration du fleuve au niveau du canal.

Miribel Les quelque quatre millions de visiteurs annuels du Grand Parc ne perçoivent certainement pas les enjeux qui les entourent. Normal, ils viennent à Miribel-Jonage pour leurs loisirs. La signature d’un contrat territorial conséquent (17,9 millions pour la phase 2015-2020), qui s’inscrit dans le Plan Rhône de gestion du fleuve lancé en 2006, vient rappeler quelques nécessités. Le canal de Miribel fait aujourd’hui office de lit principal au nord de Lyon. Depuis 50 ans, il s’est enfoncé de… quatre mètres. Sa restauration répond donc à quatre enjeux principaux. La première urgence, ce sont les problèmes de sécurité. L’effondrement des berges constaté peut s’avérer dangereux pour le public. Il s’agit également de préserver la ressource en eau potable de l’agglomération lyonnaise et de la côtière de l’Ain : 300 000 m3 y sont captés quotidiennement. Outre l’enlèvement des galets, cette préservation passe par une renaturation du site. Le remodelage et l’élargissement du lit, le reboisement des berges, la remise en eau des lônes voire la création d’un bras secondaire doivent également permettre de faire face aux violentes crues du fleuve et de protéger les riverains.

L'équivalent d'une ville de 150 000 habitants

Il ne faut pas non plus oublier la production hydroélectrique locale. Dans un marché atone (avec la chute du prix du mégawattheure, le chiffre d’affaires des producteurs a été divisé par deux en quatre ans), EDF se doit d’investir dans son parc pour être prêt à repartir lorsque la conjoncture sera meilleure. Son usine de Cusset produit 415 gigawattheures par an, pour une puissance de 60 MGW. Soit la consommation annuelle d’une ville de 150 000 habitants. Fonctionnant à plein rendement 7 000 heures par an (une année compte 8 760 heures), cette centrale hydroélectrique fait partie des dix plus productives du parc d’EDF. La multiplicité des enjeux explique la diversité des partenaires du contrat territorial. Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, EDF, Etat, Département de l’Ain, VNF, Métropole de Lyon, communautés de communes et Symalym (Syndicat mixte pour l’aménagement du Grand Parc Miribel Jonage) mettent au pot pour un chantier dont les deux phases sont évaluées à un total de 42 millions d’euros à horizon 2027. En outre, la sécurisation et la restauration de la berge en rive droite permettra d’accueillir à terme les pistes mode doux de l’Anneau bleu (constitué par les canaux de Miribel et Jonage) et de connecter ainsi le Rhône amont à la ViaRhôna. Pour le plus grand plaisir des visiteurs du Grand Parc.

Alexandre Buisine

Miribel : 42 millions dans le lit du Rhône

Publié le 04/04/2016

La signature du contrat territorial 2015-2020 permet de lancer la première phase des travaux de restauration du fleuve au niveau du canal.

Miribel

Les quelque quatre millions de visiteurs annuels du Grand Parc ne perçoivent certainement pas les enjeux qui les entourent. Normal, ils viennent à Miribel-Jonage pour leurs loisirs. La signature d’un contrat territorial conséquent (17,9 millions pour la phase 2015-2020), qui s’inscrit dans le Plan Rhône de gestion du fleuve lancé en 2006, vient rappeler quelques nécessités.

Le canal de Miribel fait aujourd’hui office de lit principal au nord de Lyon. Depuis 50 ans, il s’est enfoncé de… quatre mètres. Sa restauration répond donc à quatre enjeux principaux. La première urgence, ce sont les problèmes de sécurité. L’effondrement des berges constaté peut s’avérer dangereux pour le public. Il s’agit également de préserver la ressource en eau potable de l’agglomération lyonnaise et de la côtière de l’Ain : 300 000 m3 y sont captés quotidiennement. Outre l’enlèvement des galets, cette préservation passe par une renaturation du site. Le remodelage et l’élargissement du lit, le reboisement des berges, la remise en eau des lônes voire la création d’un bras secondaire doivent également permettre de faire face aux violentes crues du fleuve et de protéger les riverains.

L’équivalent d’une ville de 150 000 habitants

Il ne faut pas non plus oublier la production hydroélectrique locale. Dans un marché atone (avec la chute du prix du mégawattheure, le chiffre d’affaires des producteurs a été divisé par deux en quatre ans), EDF se doit d’investir dans son parc pour être prêt à repartir lorsque la conjoncture sera meilleure. Son usine de Cusset produit 415 gigawattheures par an, pour une puissance de 60 MGW. Soit la consommation annuelle d’une ville de 150 000 habitants. Fonctionnant à plein rendement 7 000 heures par an (une année compte 8 760 heures), cette centrale hydroélectrique fait partie des dix plus productives du parc d’EDF.

La multiplicité des enjeux explique la diversité des partenaires du contrat territorial. Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, EDF, Etat, Département de l’Ain, VNF, Métropole de Lyon, communautés de communes et Symalym (Syndicat mixte pour l’aménagement du Grand Parc Miribel Jonage) mettent au pot pour un chantier dont les deux phases sont évaluées à un total de 42 millions d’euros à horizon 2027.

En outre, la sécurisation et la restauration de la berge en rive droite permettra d’accueillir à terme les pistes mode doux de l’Anneau bleu (constitué par les canaux de Miribel et Jonage) et de connecter ainsi le Rhône amont à la ViaRhôna. Pour le plus grand plaisir des visiteurs du Grand Parc.

Alexandre Buisine

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