Avec son Arena, l’Asvel vise le haut du panier

Publié le 13/07/2016

La nouvelle salle du club villeurbannais et ses 10 500 places pour le basket doit voir le jour sur le futur ex stade Georges Lyvet, juste à côté de l’Astroballe, à l’horizon 2020. Mais ce projet 100% privé dépasse largement le cadre sportif.

 

« Un écrin de lumière pour une émeraude ». Voilà comment Pierre Barillot définit en quelques mots la future salle de l’Asvel. « Les Arenas (salles multifonctions de 10 000 place, ndlr) sont généralement des objets fermés. Nous on va fermer l’enceinte mais on s’ouvrira sur l’extérieur avec une transparence pour les déambulations et les salons afin de susciter l’attrait du public », complète l’architecte. La lumière naturelle baignera donc pour partie l’écrin mais ce ne sera pas son seul charme à écouter l’homme de l’art. Les 25 à 28 mètres de hauteur de l’Arena formeront « un belvédère sur l’agglomération ».

Complémentaire de l’Astroballe

Les deux salles ne seront distantes que d'une centaine de mètres.

Les deux salles ne seront distantes que d’une centaine de mètres.

Sa situation géographique, en lieu et place de l’actuel stade Georges Lyvet à Villeurbanne, présente plusieurs atouts. Une complémentarité va s’instaurer avec l’Astroballe, distante d’à peine 100 mètres, un escalier monumental reliant les deux salles. De fait, entre le métro, le tram, le périphérique et la rocade Est, la desserte existe déjà. Seule la rue Marcel-Cerdan, qui sépare les deux édifices, va devoir changer de statut pour se mettre au niveau. Surtout, la proximité avec le canal de Jonage permettra un cheminement bucolique et des terrasses très « nature ».

Les VIP vont évidemment être choyés. Leur nombre devrait passer de 800 par match actuellement à 1 500. Celui des spectateurs doublant également quasiment (5 600 aujourd’hui avec un taux de remplissage de 98% à 10 500 dans l’Arena).

La modularité pour qualité

Même si le basket sera la priorité, le modèle économique de cette salle 100% privée reposera sur son côté multi-usages. « Un soin particulier a évidemment été apporté au fait qu’on ait une bonne vision depuis l’ensemble des places de la salle, mais également à sa fonctionnalité avec des rideaux de partition ou des gradins mobiles rétractables permettant de modifier facilement la configuration en moins de 24 heures », explique Pierre Barillot. L’architecte a déjà de l’expérience en la matière puisqu’il a conçu la salle Ekinox à Bourg-en-Bresse qui a pour locataire principal la JL Bourg (basket) mais accueille également des concerts amplifiés ou symphoniques. Une salle construite par Floriot… que l’on va retrouver à l’Arena.

Le tennis en ligne de mire

Un escalier reliera le parvis de l'Arena à l'Astroballe.

Un escalier reliera le parvis de l’Arena à l’Astroballe.

Outre les 2 000 m2 de commerces et de restaurants, la future enceinte pourra accueillir des spectacles ou des évènements « corporate » sur mesure avec 3 500 à 12 000 participants. « Nous avons déjà de la demande de la part d’entreprises alors que le projet se lance à peine, c’est très encourageant », s’enthousiasme Didier Caudard-Breille (DCB International). Il faudra un peu patienter car le premier match dans l’Arena n’est pas prévu avant 2020. D’ici là, un projet immobilier associé pourrait voir le jour. Il est question de 10 000 m2 de bureaux et de 5 000 m2 pour un hôtel.

L’œcuménisme est évidemment de rigueur en matière sportive. D’autres disciplines sont les bienvenues, tout comme des équipes nationales. Tony Parker n’a surtout pas caché son intérêt pour l’organisation d’un tournoi de tennis du circuit ATP. Sans que la répartition ait été affinée, un total de 60 à 80 dates annuelles permettrait de rentabiliser un investissement global de 45 à 55 millions d’euros dont 15 à 20% de fonds propres. L’Arena fera logiquement l’objet d’une opération de naming dès que le projet sera assez avancé pour être au mieux valorisé.

Un trio régional aux commandes

Face aux mastodontes Bouygues et Eiffage c’est un trio régional qui remporté l’appel à projet. TGL Group – Floriot Immobilier, dirigé par Thierry Glories (clinique de la Sauvegarde, siège de LDLC, réhabilitation de Debrousse), associé à DCB International (sièges d’Alstom, Blédina ou Adecco) et donc à l’architecte Pierre Barillot. Preuve que TGL Group et DCB international croient en cette Arena: ils en sont à la fois les promoteurs, les constructeurs (via Floriot), les investisseurs (pour une part) et les exploitants avec l’Asvel.

Malgré ses succès hexagonaux, le but du nouveau champion de France de basket est évidemment d’accroitre ses recettes pour conquérir l’Europe. Et pourquoi pas également avec une équipe féminine qui prendrait place dans l’Astroballe. Si l’Asvel a récolté 3,6 millions d’euros de sponsoring cette année, le club évoque les 10 millions de chiffre d’affaires à un horizon pour le moment indéterminé. Son patron, Tony Parker, a de l’ambition. N’a-t-il pas pris pour modèle, devant l’architecte, la salle des Cleveland Cavaliers… une enceinte de 20 000 places ?

A.B.

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