IFCM : Collomb amende le projet et désamorce les critiques
Publié le 12/07/2016
La Métropole a proposé lundi soir un amendement, changeant la gouvernance et le financement de l’institut français de civilisation musulmane. Aucun élu n’a voté contre.
A la Ville, la délibération de la création de l’institut français de civilisation musulmane avait essuyé l’opposition de la plupart des élus de droite (lire ici). Huit jours plus tard, la contestation a pris un tour inattendu, invasif, quand une quinzaine de militants identitaires ont fait bruyamment irruption dans le banc du public de l’hémicycle métropolitain. Banderole, flyers, porte-voix : ils venaient dire « non à l’islamisation ». Des agissements en échos avec les propos liminaires de Gérard Collomb qui avait dénoncé « l’opposition de type raciste et xénophobe » visant Christophe Boudot (FN) qui avait encouragé ces mêmes identitaires à interpeller les élus municipaux au sortir du conseil municipal.
Opération déminage
Pour le reste, la délibération apportant une subvention d‘un million d’euros aux travaux de ce centre culturel a rencontré moins d’oppositions, aucun élu n’ayant voté contre. La droite s’est partagée entre vote favorable (François-Noël Buffet, Nora Berra, Christophe Geourjon) et abstention (Denis Broliquier, Michel Havard, Emmanuel Hamelin, Dominique Nachury, Philippe Cochet). Il faut dire que l’exécutif a revu sa copie, s’employant à déminer un dossier dont l’issue paraissait incertaine. La majorité de Gérard Collomb n’est en effet acquise que grâce au concours d’élus divers droite (groupe Synergie) qui s’étaient montrés réservés. Pour s’assurer de leur soutien (ou leur abstention), la Métropole a proposé un amendement, garantissant qu’il n y aurait pas, selon les mots du président, de « glissement vers un islam aux positions fondamentalistes ». La gouvernance restera assurée par Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée. Mais le conseil d’administration sera composé de deux collèges de onze membres chacun, l’un intégrant l’association fondatrice existante, l’autre les partenaires institutionnels, dont trois représentants de la Métropole, trois de la Ville, deux de l’université. Chaque collège enverra un vice-président, un trésorier (ou trésorier adjoint), un secrétaire général (ou secrétaire général adjoint).
Le financement a aussi fait l’objet d’une évolution : 600 000 euros étant apportés par des entreprises mécènes, restreignant à un million (contre 1,5) les apports étrangers – sur un investissement total d’6,6 millions. Il a été dit que ces aides extérieures (Etat algérien, Royaume saoudien) se feraient sous la supervision du ministère de l’Intérieur. Des précautions qui, espère Gérard Collomb, feront revenir le Nouveau Rhône et le conseil régional sur leur décision de ne pas aider l’IFCM, ce qui permettrait à l’institut de s’abstenir de « tout financement étranger ». Le président de la Métropole a rappelé que la collectivité avait déjà apporté une aide financière au Musée du christianisme et à l’espace Hillel.
« Aucune ignorance n’est utile », a abondé Jean-Paul Bret (PS), maire de Villeurbanne, qui soutient fortement le projet. « Ce qui manque, c’est l’ouverture plutôt que le repli, c’est la confiance plutôt que la méfiance, c’est l’échange plutôt que le silence ». Face à ceux qui critiquent l’implantation trop proche de la Mosquée, Fouziya Bouzerda a rappelé que « le bail emphytéotique accordé par la ville de Lyon en 1984 prévoyait que le locataire s’engage à ‘construire un centre culturel polyvalent’ et ‘à commencer les travaux de ce centre dans un délai de deux ans’. C’est bien avec 30 ans de retard ce qui est proposé aujourd’hui ». L‘élue centriste a aussi souligné que l’Institut du Monde arabe à Paris avait été financé par la France et « 22 pays arabes ».
«Confusion entre le culturel et cultuel »
« Nous souhaitons la constitution d’un Islam de France qui intègre les valeurs de la République et pas un islam en France qui soit sous influence étrangère », a martelé Philippe Cochet, député maire de Caluire (Les Républicains), tout en exprimant des doutes sur les financements extérieurs, l’identité des entreprises donatrices et sur la « confusion entre le culturel et cultuel ». Il a regretté que les groupes politiques n’aient pas été associés en amont. Gérard Collomb a brocardé « les raisonnements hypocrites », appelant les élus « à ne pas se cacher derrière leur petit doigt ».
Fabien Fournier
Commentaires
Commentaires sur IFCM : Collomb amende le projet et désamorce les critiques
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Ces subventions ont été attaquées par un élu responsable, Romain VAUDAN…j’espère qu’il aboutira.
La Droite est complice mais ça on le savait, son projet est de donner les clés de « l’islam de France » aux Frères Musulmans de l’UOIF et de financer mosquées (pour le bénfice de leurs copains du BTP…) imams, écoles, collèges, lycées… pour le plus grand plaisir de leurs copains Qatariens!Mais d’ici 2017 les français vont peut-être refusé de confier leur avenir aux complices de l’islamisme!…malgré toutes leurs gesticulations!
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