Logement intermédiaire: la SNI veut se faire un nom dans l’agglomération

Publié le 30/06/2016

Premier bailleur de France avec plus de 345 000 logements gérés, la filiale de la Caisse des Dépôts va investir un milliard d’euros sur cinq ans dans l’agglomération pour produire 3 500 logements intermédiaires et 2 500 logements sociaux.

 

La SNI, c’est le bailleur historique des grands corps de l’Etat. Elle connaît donc bien la question des ménages à revenus moyens, comme un couple de fonctionnaires, qui ont des difficultés à se loger à proximité de leur lieu de travail parce que le prix de l’immobilier est élevé. La filiale de la Caisse des Dépôts est donc naturellement devenue le principal opérateur (la moitié du parc) pour le logement dit intermédiaire. Ce chaînon manquant entre le social conventionné et le marché libre a été consacré par la loi de finances 2014. Il doit combler une carence du marché dans les zones où la situation du logement est particulièrement tendue.

10 à 12% en-dessous du marché

Concrètement, grâce à une TVA à 10% et à une exonération de taxe foncière, c’est une location proposée 10 à 12% en-dessous du prix du marché à Lyon. « Cela signifie 1 200 à 1 300 euros d’économies annuelles pour un ménage dans un T3 et pas de frais d’agence (environ 650 euros) à payer, explique Romain Royet le directeur territorial Auvergne-Rhône-Alpes du groupe. Nous sommes un bailleur de classes moyennes qui s’inscrit en début de parcours résidentiel pour des locataires plutôt jeunes (25-35 ans). Avec un T2 ou T3, un jeune actif trouvera chez nous son premier logement. Ensuite, l’agrandissement de la famille et l’évolution de ses revenus l’incitera à se tourner vers le marché libre ». Ce qui renforce la fluidité du parc. Ne disposant ni de contingentement, ni de commissions d’attribution (contrairement au social), le logement intermédiaire est de toute façon un produit plus souple à gérer pour le bailleur.

5 000 logements en Rhône-Alpes

La SNI se retrouve surtout aujourd’hui à la tête d’un plan d’investissements de 6,3 milliards d’euros visant à produire 35 000 logements intermédiaires au plan national d’ici 2019. Un effort qui devra s’accompagner d’au moins 25% de logements sociaux dans les programmes prévus et d’accession à la propriété. Soit un total avoisinant les 100 000 constructions.

Localement, ce plan va permettre de voir sortir de terre 5 000 logements intermédiaires… uniquement en Rhône-Alpes. Le marché de l’immobilier auvergnat ne justifiant pas d’investissements de ce type. L’essentiel des efforts de la SNI se concentrent sur quatre zones en tension: l’agglomération lyonnaise, Grenoble, Annecy et la frontière franco-genevoise.

Doublement du parc dans l’agglomération

Sur le territoire de la Métropole, la réactualisation du partenariat avec le Grand Lyon voit la SNI plus que doubler ses objectifs de production. Avec une moyenne de 1 200 logements par an (700 intermédiaires et 500 sociaux), le bailleur doit mettre 6 000 logements de plus sur le marché d’ici cinq ans. Soit un quasi doublement de son parc dans l’agglomération (1). 30 logements intermédiaires ont été livrés à Rillieux ce mois-ci (photo ci-dessus), en juin 2018 30 autres le seront dans la résidence les Jardins de l’Ile Barbe et 40 au sein de l’immeuble Ynfluence Square à la Confluence.

Mais comme le savoir-faire peut pâtir du manque de faire-savoir, la SNI – peu identifiée localement – devrait rapidement commercialisé l’ensemble de ses logements intermédiaires sous une marque unique afin de mieux se faire (re)connaître.

A.B.

1) La SNI gère aujourd’hui environ 19 000 logements sur Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Des logements du… XVIe siècle

Une résidence datant de 1536, c’est plus qu’une rareté chez un bailleur social. L’une des filiales de la SNI a racheté en 1980 l’ensemble du 8 rue de la Juiverie, au coeur du Vieux-Lyon. Ce bâtiment plus connu sous le nom de Galerie Philibert Delorme est classé monument historique depuis 1920. C’est la première oeuvre connue et conservée de l’architecte qui va populariser le style Renaissance en France sous François 1er. Outre quelques locaux commerciaux, la SNI y loge 23 familles. Le bailleur recherche quelques partenaires financiers (à hauteur de 168 000 euros) pour boucler la nécessaire réhabilitation de cette galerie extérieure tout à fait exceptionnelle reliant trois bâtiments.

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