AirBnB à Lyon : bientôt une taxe de séjour automatique et des contrôles ciblés

Publié le 20/06/2016

AirBnB a annoncé que la taxe de séjour sera automatiquement prélevée par le site dès le mois d’août à Lyon, répondant à une revendication des hôteliers qui avaient lancé une grève du reversement de la taxe.

L’annonce sera-t-elle suffisante pour calmer la colère des hôteliers ? AirBnB a indiqué la semaine dernière vouloir étendre la collecte automatique de la taxe de séjour à 18 villes dont Lyon, Lille, Bordeaux, Marseille, Toulouse et Annecy. La mesure n’était jusque là en vigueur qu’à Paris et Chamonix. « Ces 20 villes accueillent plus de 50% des voyageurs Airbnb qui ont séjourné en France l’an dernier », assure la plateforme.

Le site qui met en relation propriétaires et locataires pour de courts séjours connait un grand succès  : à la mi-mai, AirBnB revendiquait 10124 annonces actives sur Lyon, soit 1,8 fois de plus qu’à la même période l’an passé. C’est une telle déferlante que des investisseurs se spécialisent ainsi sur ce secteur, attirés par des taux de rentabilité fort alléchants. « Bientôt on ne pourra plus loger en centre-ville, il n’y aura que des appartements pour touristes », s’inquiète Laurent Duc, président de la Fédération française de l’hotêllerie. Celui-ci a appelé les hôteliers à ne pas s’acquitter de la taxe de séjour durant juin et juillet, le temps de l’euro de football. Cette taxe est d’une somme forfaitaire de 0,83 euro par personne et par nuit sur AirBnB, contre un montant progressif dans les hôtels selon leur nombre d’étoiles (jusqu’à 2,47 euros). Surtout, jusqu’aux annonces de la semaine dernière, son paiement n’était pas automatique à Lyon : chaque propriétaire était prié d’établir une déclaration en mairie.

« Les particuliers ne déclarent pas, l’économie française a tout à perdre », estime Jean Chavot, président de la FNAIM Rhône. Si le prélèvement automatique satisfait une revendication des professionnels lyonnais, ce n’était pas la seule. Laurent Duc pointe une « concurrence déloyale », du fait d’obligations différentes (normes sécurité, salaires, paiement de la TVA…). « J’en appelle au maire de Lyon pour qu’il fasse des contrôles. Quand un appartement n’est pas occupé par une personne, il faut faire un changement de destination. Des amendes peuvent être prononcées », nous confiait-il. Une demande qui pourrait aussi être exaucée : David Kimelfeld, vice-président de la Métropole en charge du développement économique, promet des contrôles ciblés « sur les secteurs où il y a une concentration d’offres, dans les trois2e et 5e arrondissements notamment ».

Pour plus d’informations, lire notre dossier « AirBnB à Lyon, le raz-de-marée », dans le magazine Nouveau Lyon, actuellement en vente chez votre marchand de journaux.

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