Ce rapport qui prévoit le déclassement de l’A7 en Presqu’Ile de Lyon

Publié le 04/04/2016

Cette étude avait été réalisée par le cabinet TTK lors du débat public sur l’Anneau des Sciences. Elle estimait possible de réaménager l’axe autoroutier le long de la Confluence en boulevard de 2×3 voies, sans boucler le périphérique.

Nouveau Lyon 31

L’hypothèse ne relève plus de la science fiction : l’axe A6/A7 pourrait bientôt être déclassé, de Pierre-Bénite à Ecully. La décision ministérielle tomberait avant mai, rendant possible le réaménagement de l’autoroute urbaine en boulevard domestiqué – à défaut d’être complètement apaisé. Cette décision faciliterait l’achèvement de la Confluence, une meilleure insertion du musée des Confluences en ville et la construction du pont des Girondins pour relier Gerland à la pointe sud de la Presqu’ile. Ce scénario avait jusqu’alors toujours été lié à la réalisation de l’Anneau des Sciences, lequel projet était, pour Gérard Collomb, conditionné à l’engagement de l’Etat d’exécuter le contournement autoroutier lyonnais. Trop de préalable, trop de conditions, trop d’acteurs, trop d’argent surtout : l’autoroute de centre-ville était promise à de beaux jours devant elle… jusqu’aux dernières annonces du maire de Lyon.

Un boulevard 2×3 voies entre Perrache et Pierre-Bénite

Un déclassement sans préalable avait déjà été envisagé en 2013 par une « étude complémentaire » réalisée par le cabinet TTK, lors du débat public sur l’Anneau des Sciences. Gérard Collomb l’avait écartée, attaché qu’il était alors à boucler le périphérique et à arracher un engagement de l’Etat pour un contournement autoroutier. Un travail qui donne aujourd’hui quelques pistes de réflexion.

En 2013, TTK jugeait « maximaliste » l’hypothèse du Grand Lyon d’une baisse de trafic de 115 000 à 50 000 véhicules/jour sur l’axe A6/A7 lors de sa traversée de Lyon, tout comme le projet d’un boulevard urbain de 2×2 voies logé entre le Rhône et la Confluence. Le flux routier serait ainsi inférieur à celui des quais du Rhône situé dans le prolongement nord, entre Perrache et Hôtel de Ville où circulent entre 6 et 8 voies et 75 000 à 100 000 voitures. Surtout ces ambitions rendraient évidemment indispensable le bouclage du périphérique, ce que TTK conteste. Pour ce cabinet, il est possible de déclasser l’autoroute lyonnaise en reconfigurant, sans plus attendre, la première tranche, l’A7 de Perrache à Pierre-Bénite, en 2×3 voies qui serait alors empruntée par 75 000 véhicules/jour, soit une baisse de trafic de 25%. Il est vrai aussi que ce rapport comporte une multitude de propositions de lignes de tramways, onéreuses. Pour ce faire, TKK, spécialisé dans le tram-trains, préconise de nouvelles lignes de tramway (lire encadré). Et cette diminution de la circulation sur la rive droite du Rhône pourrait aussi être obtenue par l’instauration d’un péage urbain, que la Métropole envisage d’instaurer entre Anse et Ternay, pour reporter le trafic national sur la Rocade Est et l’A432.

Vers un abandon de l’Anneau des Sciences ?

Au passage, l’abandon de l’Anneau des Sciences impliquerait selon TTK celui de l’A45 Lyon/St-Etienne. Le cabinet appuie la revendication de la Métropole de Lyon de réaliser un barreau autoroutier au sud de Givors pour relier l’A45 (ou l’A47 requalifiée) à l’A46 (rocade Est). Un ouvrage encore évoqué par Gérard Collomb lors du dernier conseil municipal. En étudiant l’hypothèse d’un déclassement prochain de l’A6/A7, en reprenant celle d’un péage urbain et en validant le tracé d’une liaison A45-A46, le maire de Lyon reprend à son compte plusieurs analyses de cette étude de 2013. Ira-t-il jusqu’au bout en annulant son projet d’Anneau des Sciences ?

Encadré : le tramway comme alternative à l’Anneau des Sciences

Le rapport estime possible la réalisation de projets ambitieux de transports en commun dans l’ouest lyonnais : la densité à Tassin, Craponne et Ste-Foy Les Lyon y est plus forte qu’à St-Priest, Décines ou Meyzieu qui sont traversées par le tramway. Et d’ambition, TTK n’en manque pas en proposant un doublement des voies ferroviaires entre Tassin et Gorge de Loup pour y faire passer une 4e branche de tram-train de l’ouest lyonnais vers Craponne, une liaison tram en surface St-Paul/Part-Dieu pour faire pénétrer en centre-ville les lignes de l’ouest, un tramway-rocade entre Gorge-de-Loup et Pierre Bénite le long de la RD432 permettant des correspondances avec les métros B et D, une ligne Gorge-de-Loup/Ste-Foy/Confluence (via deux tunnels). Et un tramway Perrache/Pierre-Bénite/Hôpitaux Sud qui remplacerait le prolongement du métro B. TTK reprend aussi l’esquisse d’un RER souterrain entre Perrache, Bellecour et Part-Dieu.

 Fabien FOURNIER

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